Chère Amie

Au comptoir © GP

« Chère Amie » : c’est le nom de la nouvelle brasserie novatrice et design, signé du groupe Diabolo Poivre dirigé en trio par Jérôme Fricker, Gilles Egloff et Christophe Lemennais, qui ont toujours le chic pour dénicher des lieux à part. On connaît déjà leur Corde à Linge, la Hache, chez Tzazi, le Stork Club et quelques autres. Celle-ci, placée au rez-de-chaussée de l’immense bâtiment néogothique de l’Hôtel des Postes, rue de la Marseillaise, côté aile Sud Est, impressionne.

Pâté en croûte © GP

Le nom du lieu est un clin d’oeil à la correspondance épistolaire, comme le décor griffé par leur designer fétiche, lyonnais d’origine strasbourgeoise, Pascal Claude Drach. Dans la salle principale, les boiseries vert sauge s’étirent jusqu’au plafond, à cinq mètres de haut, encadrant une galerie de cartes anciennes. Le vaste comptoir, coiffé d’une structure monumentale, accueille un bar de la mer d’un côté et les pâtisseries maison de l’autre.

Oeuf mayo et céleri rémoulade. © GP

Les fruits de mer jouent ici les vedettes avec des huîtres de Cancale, des langoustines extra-fraîches,  En cuisine, le chef Alexandre Haudenschild, 34 ans, ancien du Buerehiesel et passé à la Hache signe une carte de brasserie créative, qui n’est pas sans charme. Oeufs mayonnaise avec céleri rémoulade, pâté en croûte pistaché, chutney aux pommes ou finger de tête de veau au raifort,  tandoori, sauce tartare ne sont pas mal du tout.

Finger de tête de veau, sauce tartare © GP

On attend, sans doute un peu trop longtemps, la choucroute « Chère Amie », plat signature de la maison, qui arrive tiède (la table voisine l’a d’ailleurs renvoyé en cuisine, histoire de la faire réchauffer). Mais le chou IGP d’Alsace – même tiède – est délicieux, comme la charcuterie  artisanale (leverknepfle, lard, schiffala, knack) de la Maison Janes à Marmoutier.

Plateau de fruits de mer © GP

On boit là-dessus la bière perle à la pression ou le gouleyant riesling Midelberg d’Émile Boeckel à Mittelnbergheim. Reste que la carte des vins maison est abondante et prolixe dans tous les vignobles, avec des rosés de Provence comme des rouges du Languedoc.

Choucroute Chère Amie © GP

En issue, côté douceurs, pas de desserts glacés (genre vacherin, parfait ou meringue glacée), ce qui est surprenant pour une brasserie alsacienne. Mais on se réfère à la vitrine de pâtisserie maison comme l’exquis mille-feuille minute, vanille, pécan et caramel, assez craquant, mieux que la trop riche « tarte en bande » à la crème d’amandes et rhubarbe avec sa meringue un peu balourde. Mais la maison débute et le succès pointe là en ligne de mire…

Mille-feuille minute, vanille, pécan © GP