Bourgogne Sud 

Façade © BB

Non loin de la Nouvelle Athènes, notre ami Benjamin Berline, communiquant du blog, toujours en quête de bons bistrots, re-découvre les malices de Bourgogne Sud. On l’écoute. 

Le décor © BB

Changement de patron, mais non de style, dans cette ambassade du pays mâconnais voisine du Casino de Paris, désormais sous la houlette d’Alain Manquat, ex proprio d’Elmer. Ce dernier a veillé à ne rien toucher du bel esprit mi-bourguignon mi-lyonnais instillé par son prédécesseur Gilles Breuil. Le décor, sans chichi et certes un peu neutre, demeure le théâtre d’une atmosphère ripailleuse et bon enfant. Déversés par les voisins bureaux et salles de spectacle, employés et visiteurs gourmands se bousculent, midi et soir, pour goûter un répertoire de tradition. 

Mayumi Uemera © BB

En cuisine, la touche nipponne perdure avec la discrète Mayuma Uemura qui mitonne de solides mets du terroir avec rigueur et finesse. Présente au sein de la maison depuis une décennie, cette pâtissière de formation a été « coachée » à bonne école par le double finaliste MOF Gérard Raimbault, oeuvrant encore il y a peu au piano.

Oeufs meurette © BB

L’habile menu-carte fait figure d’aubaine, avec des prémices qui donnent le ton et font la part belle aux délices charcutiers de la rituelle maison Bobosse à Saint-Jean-d’Ardières. Le saucisson brioché avec sa crème au mâcon blanc jouxte le jambon persillé, la riche salade mâconnaise avec lardons fumés, croûtons, pommes de terre et oeuf poché ou les oeufs en meurette généreusement lardés.

Salade macônnaise © BB

Coté mets de résistance, la quenelle de brochet sauce Nantua ou l’andouillette de veau lyonnaise, également griffée Bobosse, flanquée de sa pomme purée, trônent comme des perles canailles. Mais le rognon de veau entier, le paleron de boeuf façon bourguignon ou la banquette de veau font également des instants de plaisir sans fard. 

Andouillette de veau lyonnaise © BB

Sur cette riche partition, le choix de flacons bénéficie des conseils de la souriante Patricia, membre des Compagnons du Beaujolais. Le noiseté blanc viré-clessé du domaine Michel, le fruité juliénas des Hautes-Combes, le brouilly de Pascalet ou le morgon du maestro Marcel Lapierre (proposé en magnum) dansent la sarabande et cadrent bien avec le propos maison. 

Patricia eau service du vin © BB

On y ajoute une honnête formule déjeuner et des douceurs séductrices. Grosse profiterole maison arrosée d’un épais chocolat chaud, soufflé au Grand Marnier ou fameux idéal maconnais, à la manière d’un « succès » (livré depuis Mâcon par le MOF Joël Noyerie) signent en fanfare le terme d’une ode à la tradition. Voilà une belle pioche bourguignonne côté Sud.

Profiterole maison © BB