La Poule au Pot
« Paris 1er : éternelle Poule au Pot »
Ce bistrot années 1930, repris par les Piège avec maestria, on vous en a parlé plusieurs fois. La maison ouvre tous les jours, sert tard, livre une partition bourgeoise, classique et « tradi » pleine de qualités et d’enthousiasme, sous la gouverne du maestro Jean-François, qui, tout en veillant avec art sur plusieurs maisons en même temps – mais il a été à bonne école chez Alain Ducasse – délivre son bel esprit au lieu. Bistro « bistroïssime« , cette Poule au Pot fournit bien l’archétype d’un genre qui revient en vogue.
Même si les touristes américains ou asiatiques sont absents, la maison fait le plein des provinciaux et parisiens en goguette désireux de retrouver le bel esprit des frichtis d’antan. L’œuf mayo avec son jaune évidé remplacé par une divine mayonnaise, comme le céleri rémoulade, le radis beurre ou les rondelles de saucisson font des entrées en matières choisies.
Après ? C’est un festival bourgeois et généreux avec les quenelles d’omble chevalier sauce Nantua, le filet de bœuf au poivre, les goujonnettes de sole sauce tartare, le hachis Parmentier, la « montagne » de pommes allumettes. On boit là des bourgognes impériaux, propres à faire tanguer la note, comme, dans un registre sage, le si fruité chorey les beaune de la maison Tollot Beaut qu’aima tant le regretté Bernard Loiseau.
En dessert, on fait un sort à la formidable île flottante qui se présente comme un gâteau aux pralines roses – proposé pour deux -, comme à la jolie giboulée de fruits rouges, avec sa glace fromage blanc, sa crème chantilly et sa crème fraîche. Et l’on n’oublie pas le généreux pot de glace vanille servi avec ses noix de pécan caramélisées. Réservez ! Il y a du monde…