Au Vieux Porche

Signature à Eguisheim © GP

Eguisheim célébrait ce week-end le centenaire de son syndicat de vignerons et m’avait fait l’honneur de me demander de parrainer cette fête. Conférence, exposition, signatures, cocktails, repas pour couronner le tout. C’est, bien sûr, de ces agapes dont je voudrais vous entretenir et qui furent réalisées avec beaucoup de sérieux de doigté par le restaurant au Vieux Porche.

Marc Beyer et la reine des vins d'Alsace © GP

Cette demeure de vigneron du XVIIIe, que semble protéger, mais à peine, un vieux porche médiéval ruiné, est administré avec dynamisme par Betty Zinck. Cette fille de propriétaires-récoltants, qui travailla jadis chez Pierrot Irrmann au Chambard de Kayserberg, menait son monde avec charme et autorité, ordonnant pour 120 personnes un repas de classe, mitonné par son chef Eddy Fischer. Ce dernier ancien de l’hôtel des Vosges à Ribeauvillé, et connaissant parfaitement la musique, avait joué la carte de la finesse et de la légèreté.

Tartare d'omble chevalier © GP

Pas de trilogie foie gras/matelote/choucroute pour l’occasion, mais un joli tartare d’omble chevalier de l’élevage Guidat à Orbey à la crème de ciboulette, un bar aux asperges blanches, vertes ou sauvages, avec des brins de choucroute frite et un sabayon au riesling grand cru, un fondant de veau cuit rosé flanqué d’une morille farcie « en surprise » et de pommes rôties à la peau qu’on dit ici « misala », plus un desserts avec macaron, entremet, fruit, sur le thème de la fraise gariguette.

Bar rôti aux asperges © GP

J’allais oublier le superbe chariot de fromages, avec des munsters sous toutes leurs formes, sec, affiné, frais, mariné à la choucroute ou au vin, une jolie tomme et des chèvres des Vosges, prouvant que l’Alsace, en matière de jolies pâtes fermières, a également son mot à dire. Ce qui n’est point si connu…

Trois munsters © GP

Evidemment, les vins de tous les vignerons d’ici, les Ginglingler, les Beyer, les Baur, les Hertz, les Mann et les Sorg étaient représentés  avec force dans cette symphonie où les grands crus locaux, Eichberg et Pfersigberg tenaient la vedette, en riesling, gewurz et pinot gris. On aurait sans doute aimé (sur le fondant de veau) goûter un pinot noir (il en est ici d’exquis, n’est-ce pas Marc Beyer ?). Ce sera pour une prochaine fois…

Fondant de veau de lait © GP