Maison de la Poutine

Quand Didier Chambeau, notre avocat gourmet, s’emballe pour la gourmandise populaire québecoise muée en concept tendance pour une table parisienne…

Guillaume, Erwan et Florent © DC

En plein cœur du quartier Montorgueil, deux jeunes entrepreneurs français aux idées plein la tête ont mis à l’honneur le plat populaire du Québec, qui est aux paroissiens de Montréal ce qu’est la frite à Bruxelles : une culture, un plat et une idée. Guillaume Natas et Florent Steiner, en compagnie d’Erwan Caradec, ancien sous-chef de maisons renommées, tous trois amoureux de la belle Province, viennent de créer la « Maison de la Poutine » pour vivre cette aventure avec un grand A.

Poutine coquette © DC

Le bleu roi, couleur du drapeau québécois, constitue la dominante d’un décor chaleureux, murs en pierre et en bois, le tout baigné d’une forte inspiration de la Nouvelle France. On joue là à guichets fermés, le lieu ne désemplit pas et la longue file d’attente au dehors est la preuve d’un succès qui n’est pas que d’estime. Alors, qu’est-ce que cette poutine qui fait courir et qui séduit ? Des frites de pommes de terre « César », légèrement sucrée, du cheddar en grain et au lait cru, et au-dessus, selon la recette originelle, une sauce épaisse et bien liée, mélange d’épaule de veau et d’aileron de volaille, ou végétarienne, un bouillon de légumes et polenta, avec piment d’Espelette et pickles d’oignons rouges.

Poutine la toulousette © DC

Au pays de la feuille d’érable, la poutine s’est « gastronomisée » jusqu’à trouver à Montréal des poutines au foie gras. Ici, elle se décline en quatre recettes gourmandes: la « légumeuse » pour végétarien, la « coquette » au poulet, la « relevée » au boeuf épicé et la « bûcheronne » au lard, bœuf et oignons. Les produits sont de belle qualité. On y ajoute la poutine qui s’adapte à l’événement du jour ou du mois : la « papa Noël » à la dinde braisée, girolles, crumble de châtaigne foie gras poêlé et pickles de shimeji au vinaigre de framboise, ou la « Valentine », bouillon de légumes et polenta, gingembre confit, pickles d’oignon et piment fumé, on vous laisse deviner à quelle date dans l’année …

Cheesecake revisité © DC

On l’accompagne de bières canadiennes ou, plus chic, d’une bière au sirop d’érable de la brasserie de l’être à Paris, exclusivité réservée à la Maison. Le cheesecake sans cuisson est décliné en trois versions : Oréo, spéculos ou agrumes. Les québécois sont déjà fous de leur petite sœur française. Florent, Guillaume et Erwan sont d’attaque et prêts à bisser et trisser l’aventure dans un futur immédiat pour mettre Paris à l’heure des caribous sans les inconvénients du décalage horaire et des températures. Pour sûr, nombre de Parisiens vont devenir addicts !

Petit coin repas comme à Québec © DC