Le Petit Flore
« Lyon: l’anti-décor du Petit Flore »
Patrick, le chef du Petit Flore © Maurice Rougemont
Du décorateur de ce bouchon kitsch en diable, on dirait qu’il a le mauvais goût très sûr. Il n’y a, en tout cas, aucune faute de mauvais goût au Petit Flore. Abondance de vieilles plaques, seaux à glace et casseroles en cuivre accrochés aux murs, carafons en abondance, le tout sur une petite surface avec des tables serrées nappées de rouge et blanc à carreaux, surmontées d’une nappe rouge en papier, donnent le ton d’un lieu lyonnais qui a gardé le cachet Clochemerle années 1950. On aime ou non. Mais si on aime, on prend.
Les prix sont sages, le menu du jour, sur ardoise, bien brave. Thierry Durand accueille avec le sourire, tandis que Patrick Grémaud cuisine la tradition avec sérieux. Ainsi l’assiette gnafron (avec salade de lentilles, museau, pieds de veau, cervelas, pommes de terre), la belle montgolfière de volaille au saint marcellin, sur commande, le solide boudin de campagne, le roboratif gratin d’andouillette et la cervelle de canut sont ménagers, sans épate, généreux tout pleins. Jolis desserts de grand-mère.
Montgolfière de volaille au saint marcellin © Maurice Rougemont
Excellente adresse pour ceux qui ont compris que le décor branchouille d’un restau pour attirer le client ne fait pas tout (et ils sont légion dans la presqu’ile). Bien au contraire ! Au Petit Flore, on y va pour se régaler et redécouvrir de véritables plats de grand-mère. Et en ces temps de crise,ce bouchon est un vrai régal aussi bien au niveau des papilles que de la convivialité. Dans un décor de carte postale à l’ancienne, le patron sait vous mettre à l’aise sans chichis : l’ironie est présente, mais jamais méchante et les clients se prêtent au jeu du bon mot. Bref, une bulle de bien-être que l’on garderait bien confidentielle.
Je confirme la belle adresse pleine de bonhomie et de justesse.
A ma Vigne, de l’autre côté du Rhône, à la Guillotière, est dans le même esprit et propose les meilleures entrecôtes/frites de la ville.