Ambassade d'Auvergne
« Paris 3e: coup de jeune à l’Ambassade d’Auvergne »
La maison a changé de mains, rafraichi son décor, renouvelé son offre, gardant la même équipe de salle (avec Philippe Dechambre, originaire des abords de St Flour, présent là depuis un quart de siècle) et de cuisine (Emmerich de Backer), tout en remettant des nappes sur les tables, changeant le mobilier, ajoutant des affiches anciennes au mur vantant l’Auvergne avec gaieté. S’est-on rendu compte de cette petite révolution – qui n’en est pas une ? Didier Désert, ex associé chez Ernst & Young, bordelais, petit fils de négociants, qui est le nouveau boss, a augmenté la palette des vins d’Auvergne, accentué encore l’ancrage de la maison au pays des volcans.
J’y venais souvent avec Robert Sabatier, originaire de Saugues, qui y avait ses habitudes et ses souvenirs. J’y suis retourné avant juste avant les changements. J’y retrouve aujourd’hui comme un air de famille. La maison continue d’ouvrir tous les jours, accueillant avec bonhommie, diversifiant sa palette, même si le style culinaire demeure intact, comme l’attachement aux beaux produits, avec ses menus sages.
Les escargots de Nadaillac avec son crémeux de capucines et son tourteau de noisettes du moulin de Méjane, sont venus s’ajouter aux cromesquis de pieds de porc et salade de lentilles toujours au rendez vous, avec le magret de canard avec l’aligot (que l’on propose désormais aussi truffé) ou l’agneau de l’Aveyron de la famille Greffeuille, jouant les retrouvailles heureuses.
Là-dessus, le Boudes d’Annie Sauvat, avec son nez fruité et un rien de verdeur en bouche, comme le côte du Forez de chez Verdier-Logel (« apprendre à Lyres« ), tout en rondeur, passent avec aise. On ajoute encore un choix de bordeaux à tarifs amicaux et des desserts d’enfance joliment revus, comme la crêpe Ginette – une « Suzette » servie avec sa liqueur de Salers parfumée à la gentiane – ou une Tatin à la fouace tiède et pomme caramélisée. Assez pour se donner envie d’y revenir…
Pas de prune de Gayral à Aurillac ? Ce sera, sans nul doute, pour la prochaine fois…
Il faut nuancer ces propos. Coup de rabot et coup de massue.Coup de rabot sur la table d’amis, faut mettre plus de monde et coup de massue, un simple jus de fruit à 8 euros. Plus de tables, moins de convivialité et une caméra pour vous scruter. Le nouveau patron ne veut plus des habitués, au dire du personnel. Un ancien habitué de 20 ans qui n’ira plus jamais.
Pour y être allé je peux vous garantir que c’est très très bon!!Marcel Benezet