Les Oliviers, à l'hôtel Ile Rousse

Suis-je passé non loin de l’enfer? Hier soir, orage, ce matin, mer calme et douce, avec la vue sur la baie de Renécros et sa plage. Des pins sur les collines, des demeures blanches ou roses les pieds dans l’eau: la carte postale ne ment pas, même si  le Figaro et Var Matin parlent, tous deux, de « désolation », mais en omettant qu’il s’agit du Haut Var et de la plaine de l’Argens. Il y a ici un lieu de paradis, avec sa grande piscine ovale, son spa, ses espaces de quiétudes, salons, terrasses ouvertes.

Nous sommes là à l’hôtel Ile Rousse là où fut bâtie jadis la demeure de Mistinguett. Raimu et Pagnol furent les hôtes du lieu. La demeure, avec ses lignes contemporaines géométriques évoquent l’Art déco. Il fut fermé six mois pour complète rénovation avant de rouvrir ces jours ci, jouant le design avec chic et une sobriété très zen. Au restaurant, le chef Bruno Chastagnac, ancien des Pourcel à Montpellier,  joue la Provence en légèreté et finesse. Brandade froide aux légumes croquants, loup à la plancha et risotto de légumes ou sabayon de fruits rouges et glace pistache composent un menu du marché très séducteur, qui à 40 € fait figure de bonne affaire.

Le service alerte, dans sa belle salle à manger avec vue sur la rive d’en face. Belle humeur du matin aidant, j’oublie le maître d’hôtel qui nous a fait goûter un rosé la Laydière bouchonné en nous glissant, après l’avoir senti: « non, non, c’est normal« . Puis  après nous avoir littéralement planté au milieu du repas, de revenir tout penaud à l’heure du sabayon et des fruits. Un autre Laydière en rosé comme un Pibarnon de même couleur, issu de pressurage direct, plus le Souviou rouge nous indiqueront que le vignoble de Bandol tient aussi, comme le ciel de ce matin, bleu immaculé, d’Azur, la grande forme.