Les chuchotis du lundi : le nouveau Moulin de Mougins, Goujon et Klimenko à la Voile Bleue, Carrade au Pyla, Bouchet et son bistrot nippon, l’étoilé le moins cher de France, les bentos de Bracco, Rigothier à l’ex-Savoy, Basselot du côté de Genève
Le nouveau Moulin de Mougins
Fin juin a eu lieu l’inauguration du Moulin de Mougins nouvelle version. Les gros travaux sont terminés: espace d’accueil, salles de réception, cuisine apparente, terrasses spacieuses. Le gérant, Vincent Lecuyer, s’est associé avec deux de ses plus proches amis, Davide Dalmasso de La Cambuse à Vallauris, qui propose des produits d’Italie de haute tenue, et Gilles Deloye, de la Poissonnerie Deloye à Nice et Saint-Jeannet. Ces deux-là, fournisseurs des meilleurs produits dans la belle restauration, et leur ami Vincent se sont mis en tête de régaler la côte d’Azur gourmande avec un nouveau concept de restauration basé sur le bon, le simple et la décontraction. Le premier brunch du dimanche en est l’illustration avec, au programme, show cooking, buffets à volonté, bar à cocktail, aire de jeu pour les enfants, music live et DJ. Bref, un Moulin de Mougins version relaxe. Evidemment à suivre…
Goujon et Klimenko à la Voile Bleue
On avait perdu la trace d’Alexandre Klimenko, étoilé à Perpignan, au Chapon Fin, chez Klim & Co, puis à Leucate. Le voici désormais chef du restaurant de plage, la Voile Bleue, que gère – de loin, quoique pas tant que ça – le grand Gilles Goujon du Vieux Puits, depuis sa table trois étoiles de Fontjoncouse, à la Grande Motte. La cuisine se fait non pas à quatre mains, mais avec une équipe fournie, qui, sous la signature de Gilles G. et la direction d’Alexandre K., prend en compte les produits de la mer et de la terre. L’objectif : faire ici plaisir à 500 personnes avec des produits frais, du goût, de la bonne humeur, le tout à prix de raison. Une gageure réussie !
Carrade au Pyla
C’est comme un retour sur le Bassin. Lui qui fut l’étoilé de Gujan-Mestras à la Guérinière, après avoir eu deux étoiles au Ruffet de Jurançon, quitte Bordeaux. Stéphane Carrade, le chef du Petit Commerce, il y a peu encore, au coeur de la ville des Chatrons, où il épatait son monde dans le cadre sélect d’Etoile sur Mer, après avoir été un temps le chef du Grand Hôtel de Bordeaux (notre photo). Il choisit de rejoindre Sophie et William Techoueyres, qui créent Ha(a)ïtza avec le concours architectural de Philippe Stark, à qui ils doivent déjà leur Co(o)rniche. Tout cela se passe entre gens de bon ton, au Pyla sur Mer, face au Bassin d’Arcachon. Café sur un bord de route, hôtel chic de l’autre, qui ouvre ces temps-ci. Tandis que la table menée par Stéphane, et qui aura des allures de « Grand Salon », sera la cerise sur le gâteau, version gastro, ouverte le soir seulement. On en reparle très vite.
Bouchet et son bistrot nippon
Star à Tokyo désormais, Dominique Bouchet, qui fut le chef discret de la Tour d’Argent, du Crillon et du Moulin de Marcouze, tout en tenant la table à son nom face au marché de l’Europe, au 11 rue Treilhard dans le 8e, a obtenu l’an passé deux étoiles à Ginza. Il vient d’ouvrir, toujours, dans le même quartier un bistrot français « Les Copains de Dominique Bouchet », avec une équipe 100% nippone. Au programme, une cuisine fidèle aux traditions françaises avec des plats mijotés, des viandes mitonnées au vin rouge, du pied de cochon, des quenelles de Saint-Jacques, et un cadre épuré mélangeant bois, béton et cuir. Le salle ne désemplit pas depuis l’ouverture le 27 juin dernier.
L’étoilé le moins cher de France
L’étoilé Michelin le moins cher de France, c’est lui: le Cellier de Pierre-Louis Marin, dans le village de Montner, Pyrénées-Orientales, avec son imbattable menu affaires, au déjeuner, à 19 € (vous avez bien lu: moins de 20 €), ses mets en finesse, ses vins généreux, d’ici et de guère loin, ses prix tout petits. Formé quasiment seul, stagiaire chez Yves Thuriès à Cordes, au Grand Ecuyer, passé en Suisse, côté lac des quatre cantons, et en Angleterre, présent depuis 16 ans sur son bord de route du pays catalan, non loin de Perpignan, Pierre-Louis Marin a créé son propre univers. L’autre jour, dans son menu déjeuner, il y avait la crème brûlée au foie gras avec son bouillon de homard et champignons au jus d’orange en amuse-gueule, puis le toast au brie et mascarpone, laitue et tomate, la pluma ibérique au chorizo et purée à l’oignon, avant le sabayon aux fruits rouges et litchies plus sorbet litchie. On comprend qu’il rameute à bon droit la petite foule des vacanciers gourmands économes. Incroyable, mais délicieux!
Jérôme Bracco et ses bentos
Jérôme Bracco, vous connaissez? Ce jeune assureur français, pdg d’EdoStar, fou du Japon, de sa cuisine, de ses rites, de ses boissons, de ses traditions, qui navigue à l’aise entre Paris et Tokyo, a créé avec succès Kura, tout près de la gare de Boulainvillers qui constituent l’une des belles tables nippones du 16e. Son projet? Démocratiser le genre, développer à la fois les repas en bento, tout en promouvant des thés verts et des sakés d’exception. Il a déjà créé sa première affaire sous le label Hana, tout à côté de sa maison mère, au 21, rue de la Bois Vent. Une 2e affaire, jouant également le salon de thé japonisant vient de voir le jour dans le 7e, au 33 rue de Bourgogne. Enfin, une 3e adresse est programmée pour octobre au 96 rue Cambronne, qui sera ouverte en continu de 11h à 22h30. Le genre est destiné à faire des petits.
Rigothier à l’ex-Savoy
Pierre Rigothier est l’étoilé discret du Baudelaire au Burgundy. Cet élève de l’école hôtelière de Talence, qui a passé cinq ans en Angleterre, mais a travaillé à Vence chez Jacques Maximin et à Paris avec Eric Briffard aux Elysées du Vernet, au Laurent, à l’Espadon au Ritz et chez Hélène Darroze, ne faisait guère de bruit jusqu’ici. Le voilà qui part mi-septembre et devrait créer l’événement en reprenant l’ex-maison de Guy Savoy, rue Troyon, qui fut un temps l’Etoile-sur-Mer sous la houlette de Clément Leroy. Le style maison sera créatif, certes, quoique sur des bases de tradition. Le nom: la Scène Thélème L’objectif: récupérer très vite l’étoile dès 2017.
Virginie Basselot en route pour Genève
Cette Normande de Pont l’Evêque, passée à l’Auberge de l’Abbaye de Beaumont-en-Auge, au Casino de Deauville, puis à Paris, au Crillon au temps de Dominique Bouchet, au Grand Véfour avec Guy Martin, puis, longtemps, au Bristol, sous la houlette d’Eric Fréchon, dont elle fut la sous chef, est l’un des rares femmes MOF (la 2e a avoir remporté le titre tant convoité après Andrée Rosier de Biarritz). Etoilée au Saint-James avenue Bugeaud, Virginie Basselot devrait quitter la maison en septembre prochain pour rejoindre la Réserve de Genève. La maison, qui fait partie du groupe de Michel Reybier, par ailleurs propriétaire du château Cos d’Estournel, et qui a récemment embauché Didier le Calvez, l’ex-patron du Bristol, pourrait ainsi se doter d’une table de haute cuisine française qui lui fait défaut. Jusqu’ici seule la table chinoise de la maison, le Tsé Fung, était réputée.
Nous , à Perpignan nous regrettons Alexandre Klimenko !