Au Pain de mon grand-père

Patrick Dinel et le pain de mon grand père © GP

Dans une région où tout (ou presque) est bon, jusqu’ici, une denrée était malmenée: le pain. Mal fait, sans levain, trop vite, sec, mou, fade: bref, difficile de trouver du bon pain, parfumé et qui se garde, en Alsace. Intello, formé dans la banqué, tombé par hasard dans le pétrin, Patrick Dinel, lorrain de Nancy, qui fit aussi florès à Gérardmer, est, depuis huit ans, « le » monsieur Pain de la région. Ses trois boutiques sont jolies comme des coeur. Celle de la Krutenau, le quartier tendance et volontiers estudiantin de Strasbourg voit s’allonger la queue patiente dans la mini échoppe face au portrait du boulanger reproduit d’une toile de Gustave Stosskopf. Et l’on n’est jamais déçu par ce qui est proposé.

Des pains à se pourlécher © GP

Le levain est travaillé avec patience et lenteur. Les belles miches sont cuites devant le client dans un four réfractaire et tout ce qui se délivre ici a le goût et le parfum de ce qu’on aime. Jolies viennoiseries confectionnées avec un beurre AOC Charentes/Poitou, pavé breton, pain aux céréales, ciabatta, fougasse aux olives, couronne d’épeautre, pogne de Romans, chaperon au seigle, bûcheron au soja, tourte de meule joliment rustique avec sa farine de blé dont la mouture est réalisée sur meule de pierre, pain kamut renouvellent l’esprit de tradition de la boulange d’Alsace. Et le terroir n’est pas oublié avec le kougelhopf, le streussel, le chinois, le bretzel ou la tarte à l’oignon. Le succès est immense. Car Patrick, que relaye son fils Bruno, est sans concurrence dans la région. Il vient de s’installer à Colmar et projette une annexe à Lyon et à Paris. On en reparlera très vite.