Toya
« Faulquemont: du grain de génie dans le 57 »
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Le 57, pour ceux qui l’ignorent, c’est la Moselle. Faulquemont, autrement dit le mont des faucons: une ville au riche patrimoine historique avec son architecture médiévale, ses beaux édifices civils et religieux, mais aussi son passé minier, ses activités industrielles à vocation européenne (la Sarre n’est pas loin), son golf de bonne réputation. C’est là que je vous invite à découvrir « le » petit génie du moment. Il s’appelle Loïc Villemin, a 24 ans, est natif d’ici, a été formé, successivement, à l’Arnsbourg de Baerenthal, le trois étoiles de Jean-Georges Klein, à Lyon chez Nicolas le Bec, à Saulieu au Relais Bernard Loiseau, à l’Assiette Champenoise à Tinqueux avec Arnaud Lallement, enfin chez Laurent Peugeot au Charlemagne de Pernand-Vergelesses. Vous saisissez déjà l’ampleur du phénomène?
Le lieu fut un Holiday Inn. Les parents Villemin, qui possédaient une table sage, genre pizzeria bonhomme en ville, l’ont repris, l’ont rénové, y ont transporté leur restaurant « la Mezzanine » et y installé leur fiston dans une cuisine à sa mesure. Cela s’appelle Toya, du nom de l’île du Japon où Michel Bras a installé sa table. Depuis le vaste décor, clair et panoramique, avec ses tables espacées, le paysage du golf enneigé ressemble à l’Aubrac… Bref, nous sommes au milieu de nulle part et la cuisine que l’on y sert est dans le ton: légère, fine, dépaysante, avec des idées enracinées, d’autres plus buissonnières.
La délicatesse, la finesse, la légèreté, la digestibilité: voilà de quoi il est question, avec des entrées plaisantes et fraîches, comme cette jolie composition sur le thème de la betterave, en légume tranché avec coulis tendre, dit en « texture », faisant perdre son agressivité à ce joli légume racine, la rapprochant d’un bortsch, flanquée d’une fraîche glace moutarde. Et les saint-jacques marinées avec yuzu, fleur de sel, truffes, servies sur leur galet:, ornemental, certes, mais sans chichi.
Ensuite, les choses sérieuses arrivent avec un saumon mi fumé (issu d’un élevage bio d’Ecosse), d’une pâle couleur, d’un moelleux imparable, avec câpres, citron, plus une pomme charlotte avec sa fine chapelure, enfin un turbot cuit sur l’arête, quelques lamelles de truffes et de radis blanc, plus une fine mousse de choux-fleur, et une émulsion légère – seule concession aux modes du temps.
Tout cela est, en effet, léger, zen, évanescent, intemporel. Loïc, bon élève, ancien des grandes maisons plus haut citées a fait des stages en poisson chez le MOF Jean-Yves Leuranguer au Fouquet’s et chez Christophe Bacquié, lui aussi MOF, à la Villa à Calvi, en pomme de terre (eh oui), chez le Lorrain de Moselle, Michel Roth – un autre MOF! – au Ritz parisien, en champignons, chez Régis Marcon, à St Bonnet le Froid, mais aussi en moléculaire chez Denis Martin à Vevey, en Suisse. Il n’a pas été pollué par ce dernier genre. Son chevreuil au céleri rave et cresson, d’une cuisson parfaite avec son léger jus de cuisson est d’un classicisme grand teint avec sa présentation net, claire, épurée.
On ajoute que les desserts n’échappent non plus à l’enchantement chez cet ancien stagiaire sucré du Bristol (avec le lunévillois Gilles Marchal) et au Ritz (au temps d’Eddie Benghanem). Témoins ce fort traditionnel fondant/coulant au chocolat flanqué d’une glace vanille et cette – plus – subtile composition glacée vanille/mandarine, avec son émulsion de champagne rose, de toute beauté. Les vins, proposés notamment par le copain/conseiller/ami de la maison, Patrick Schilling, ancien sommelier de l’Arnsbourg, devenu agent commercial à Beaune, sonnent très champenois et bourguignons. Les belles années de Bollinger, le puligny montrachet de Bachelet-Monnet, le meursault de Mestre-Michelot, le brunello di montalcino, parfait sur le gibier, d’Angelo Gaya: voilà qui requinque!
J’ajoute que le jeune homme est là depuis six mois seulement, que son enseigne est à peine visible sur ce lieu insolite, entre golfe et zone qu’on dira pudiquement « d’activités », que le fléchage n’est guère évident. Bref, que la découverte demande un effort. Mais que les curieux seront récompensés. J’invite les amies bloggeuses, les Sophie Cornibert (Fulgurances), les Cécile Cau (So Food So Good), les Carole Mignot (Tables à Découvert), qui font grand cas de Kobe Desramault (en Belgique) et de René Redzepi (à Copenhague), n’hésitant pas à braver les grands froids pour franchir les frontières du grand Nord à rallier le grand Est. Le 57, ce n’est pas la Laponie et le jeune Loïc, qui a des yeux bleus ravageurs, possède le charme séducteur d’un Inaki Aizpitarte ou d’un Gontran Cherrier, le côté médiatique (pour ne pas dire « rameneur ») en moins. Et si, d’aventure, Sébastien Demorand et Bruno Verjus veulent les accompagner , ils seront les bienvenus. En 57 (j’y suis né donc je connais!), on a le coeur large.
Singulier manque de discernement de Pudlo que l’évocation de Kobe Desramault à propos de Loïc Villemin, bien conscient du chemin qui lui reste à parcourir… avec, certes, une louable ambition ! Cependant, il reste du boulot pour mériter les trois toques généreusement attribuées cette année par Gault Millau. Ne justifie pas un long voyage pour les Verjus & Co, mais chaleureusement recommandé si on s’égare dans cette partie de la région, pas gâtée, n’en déplaise aux natifs du 57. Service aux petits soins, de bon conseil pour les vins. On espère trouver un meilleur pain à notre prochain passage. Nous avons pris le menu Carte Blanche. Opter pour un menu plus raisonnable avant le passage à l’étage supérieur.
En lisant Metz femmes nous avons vu un article parlant de ce restaurant ,curieux épicuriens ma femme et moi avons voulus tester ce lieux , et là nous n’avons pas été déçus du cadre , mais par contre une cuisine médiocre , rien de bien novateur , bien au contraire un plagiat de plats de véritables restaurants gastronomique !!!
Les prix étaient plus ou moins correct , vu les produits , mais faire des plats dans un belle vaisselle ne suffit pas forcément .
Et cerise sur le gâteau , un commis arrive en salle ( excusez moi le dénommé chef Loic Villemin ) , pas agréable , hautin et on qui ne nous a même pas salué .
Je déconseille vivement ce restaurant , on se demande comment un tel établissement arrive à se faire de la publicité , surement avec de belles enveloppes …
Gilles, merci pour ce clin d’oeil! Vous l’avez compris, je n’hésite surtout pas à braver le froid et encore moins lorsqu’il est si proche de nous et que la destination a l’air alléchante! Cela tombe tellement bien en plus que j’ai prévu une escapade à l’Arnsbourg début 2011. Je ne manquerai pas de partager mes impressions avec vous!