La Régalade Saint-Honoré

Ardoise et ambiance © GP

La Régalade Saint-Honoré ? Une des toutes premières adresses de ce blog. C’était en mai 2010. Depuis, Bruno Doucet a essaimé les maisons, ici ou là, dans le 9e ou à Saint-Tropez, gardant la maison mère de la rue Jean Moulin, qui vit l’éclosion du genre bistronomique sous la gouverne du pionnier du genre, Yves Camdeborde. L’événement? Doucet vient de déménager sa Régalade Saint-Honoré, quasiment en face, jouant les plats de la broche, de la rôtissoire, ceux du jour, de l’ardoise au gré d’un menu carte changeant, avec ça et là ses suppléments d’usage.

Carpaccio de tête de veau © GP

Il y a le cadre de bistrot cossu, alerte, le service qui virevolte, se perd un peu, traînaille en route (la maison ouvre tous les jours et l’on devine que ce ne doit pas être évident de trouver du personnel sûr). Reste que côté assiettes, rien ne déçoit: on retrouve la manière Doucet, solide, forte généreuse et l’on se dit que ce Tourangeau, formé jadis chez Barrier, avant Gagnaire et Vigato, sait faire « simple » avec prestance et un sens du goût sans faille.

Risotto noir de gambas et jambon © GP

Le belle terrine de cochon à partager, le carpaccio de tête de veau et dés de betteraves rouges, sauce ravigote et petits croûtons, la chair de tourteau et épeautre dans une bisque d’étrilles, l’agneau en deux cuissons (le quasi rôti, l’épaule en Parmentier au jus perlé) ou encore le joli et gourmand risotto crémeux à l’encre de seiche poêlée de gambas au jambon, ail et persil – proposé dans les entrées, mais qui aisément un plat copieux – sont pile poile.

Agneau en deux cuissons © GP

On boit le Roc de Fronton cuvée Don Quichotte fruité comme l’onde, issu de syrah et négrette, qui coule en bouche comme du velours. Et, in fine, on sacrifie au superbe saint-honoré destructuré – petits choux caramélisés d’un côté, crème fouettée de l’autre. Bref, du sérieux, qui sera au point quand le service donnera le sentiment de maîtriser son sujet.

Saint-Honoré © GP