Un repas événement au Martinez commenté avec verve par notre enthousiaste correspondant PACA, Alain Angenost.

Eric Pras et Christian Sinicropi © AA

Christian Sinicropi, deux étoiles à la Palme d’Or, conservées après le départ de Christian Willer, qui les gagna ici de haute lutte, est doté d’une forte personnalité. Cet artiste dans l’âme se consacre avec enthousiasme à faire plaisir à sa clientèle. Avec ses équipes toujours en ébullition, ce poète des assiettes remet sans cesse son métier à l’ouvrage pour essayer d’approcher la perfection. Y arrive-t-il? Le directeur du Grand Hyatt Hôtel Martinez et fin gastronome, Claudio Ceccherelli, ne tarit pas d’éloge sur cet acrobate des saveurs rares.

Cédrat, piste et coquillages © AA

Le 28 novembre dernier, le tempétueux Christian Sinicropi s’est associé à Éric Pras, le trois étoiles de Chagny en Bourgogne, le temps d’un dîner à quatre mains de haute tenue. Pras, natif de Roanne, formé chez Troisgros, Loiseau, Westermann, Gagnaire, Marcon, M.O.F 2004 et successeur de Jacques Lameloise en Saône-et-Loire, est relayé en salle et à la gestion par Fréderic Lamy, neveu de Jacques. Tous deux continuent la saga familiale de leur fameuse table bourguignonne, lancée par Pierre Lameloise en 1920, suivi par son fils Jean, puis son petit fils Jacques qui gagna alors la récompense suprême des trois étoiles.

Langoustines en tartare et croustillantes © AA

Christian et Éric s’étaient connus comme demi-chefs de partie  sous les ordres de Francis Chauveau, à la Belle Otéro à Cannes, au dernier étage du Carlton. Ils se sont partagés le repas équitablement. À Christian, le cédrat, marié aux saveurs iodées des pistes et des coquillages, la ventrèche de thon cuisinée façon civet tendre comme du bœuf de Kobé et la mangue sphérique, parée de croquants éclats de dragées. À Éric, les langoustines, croustillante au riz soufflé et en tartare, accompagnée d’une exquise combinaison de céleri, Granny Smith et crème légère à la moutarde et caviar, le pigeonneau du Mont Royal et foie gras dans son fourreau de poitrine en croûte de pain d’épice, avec déclinaison de betterave, polenta torréfiée, jus réduit vinaigré.

Pigeonneau et foie gras © AA

La réunion de leur amitié, leur savoir-faire et l’hommage rendu à leurs régions respectives ne pouvaient être que signer le splendide  point final de la célébration des 30 ans de la Palme d’Or.

La mangue sphérique © AA

La Palme d’Or au Grand Hyatt Cannes Hôtel Martinez

73 Boulevard de la Croisette
06400 Cannes
Tél. 04 92 98 74 14
Menus : 72 € ( déj.), 185, 205 €
Carte : 198-260 €
Fermeture hebdo. : Lundi, mardi, dimanche
Site: www.cannesmartinez.grand.hyatt.fr