Il Forchettone

Le service selon Delphine © GP

Quand la chaleur étouffe la capitale alsacienne, la bonne idée est d’aller en “ banlieue ”,  à fleur d’Ill, dans le village historiquement le plus gourmand de la ville, retrouver Il Forchettone. Voilà une adresse qu’on aurait tendance à oublier – j’y suis allé la première fois en 1999, autant préciser il y a seize ans et rien ou presque n’a changé.

Bruschetta à la tomate © GP

La terrasse est bondée, la salle à manger avec ses carreaux de terre cuite, ses couleurs pastel, est d’une franche gaîté, la clientèle visiblement heureuse.  Il faut dire qu’il y a de quoi : la maison est pimpante, la carte variée, faisant la part belle, en des préparations variées, fraîches et sans chichi, à toutes les régions de l’Italie.

Pizza sicilienne © GP

Tina et Franco,  couple natif des Pouilles, animent la demeure, elle en salle, lui en cuisine, tandis que le service est assuré avec gaieté par la fifille Delphine qui a des airs d’Anna Magnani bichonnant le tout Strasbourg venu se dépayser, saluant les uns, conseillant les autres, comme la grande Anna veillant Rome et ses monstres. Et tous se retrouvent heureux comme un citadin dans une coin de campagne transalpine.

Fritto Misto © GP

Ce que vous mangerez là ? La carte est riche, abondante, généreuse, à souhait. Aubergine parmigiana, carpaccio classique ou à la fougasse, jambon de San Daniele ou bresaola, pizzas variées, dont la sicilienne avec tomates, olives et anchois, frito misto délicat, salade de fruits de mer comme à Bari, orrechiette aux cèpes, tomate et roquette à la façon des Pouilles, taglioni à la truffe noire, tortelloni aux champignons des bois, ravioli à la crème de truffe d’été, linguine aux palourdes que l’on accompagne d’un cru de la Botte, légers ou charpentés, suivant le cépage et la région.

Linguine aux vongole © GP

La carte est d’ailleurs expliquée comme pour un cours de géographie italienne. De Piémont en Sicile, de Vénétie en Calabre, de Frioul en Lombardie, pas question ici de s’ennuyer un seul instant. La bruschetta aux petites tomates exquises en amuse-gueule, comme un mini-sandwich revu façon croque monsieur transalpin, sont de fines mises en bouche et, pour rester dans les Pouilles chères au coeur des patrons (comme des serveurs, tous nés entre Bari, Trani, Alberobello, Monopoli et Lecce), on se rangera au splendide Salice Salentino de Leono de Castris éclatant de fruits au soleil. Côté desserts, le suave tiramisu est mieux que la panna cotta  aux fruits un peu gélatineuse. Mais la musique d’ensemble est bonne, l’ambiance magique, l’humeur heureuse.

Tiramisu © GP