Il Gusto Sardo
« Paris 16e: Nicoletta Saliu, dame de coeur »
Elle est la mère sarde de Paris. Malloredus (les gnocchis sardes à la semoule de blé dur) alla campidanese (avec saucisse de fenouil) et tomate, comme la fregule devenue si mode chez les grand chefs français de Paris, qui la cuisine en risotto, proposée là avec palourde et poutargue, s’apparentent à des rituels. Nicoletta Saliu, qu’on connut jadis quand elle tenait « Il Sardo » avec son frère Giambastista, est devenue avec sincérité et gaîté la dame de coeur de la cuisine de son île.
Son fiston Emanuele Bartolomucci mène la danse du service avec allant, papa est au comptoir, la cuisine se fait sous vitre apparente et translucide, le meilleur monde du 16e et des Champs-Elysées vient se faire fête ici en catimini. Ce soir là , l’ex ministre et éleveur de chevaux normand, Hervé Morin trône avec une table amie au centre de la salle côté droit. Mais tout le monde est ici entre soi et soi, comme dans un club.
On se régale avec le toscan Pactio de la Tenuta Fertuna, dont on a maintes fois louangé le Lodaï (notamment chez massimo Mori au Armani Caffé). La soupelette de calamars tomatée est une merveille, comme les palourdes sautées aux petits pois, les poetits toasts au thon, les maloreddus et autre fregule, cités plus haut. Le risotto ici est toujours un peu trop mouillé ou trop cuit, reste qu’avec ses fins gambas et son assaisonnement aillé, il passe sans mal.
On ajoute le « boudin au chocolat » aux airs de panna cotta cacaotée qui, avec sa légère chantilly, fait une « tuerie » bon enfant. On glisse sur la grappa Bresca Dorada Fil’e Ferru, typiquement sarde, en célébrant la gloire de la maison. E viva il gusto sardo!