Le Duc
« Paris 14e: le Duc ou l’empire de la mer »
Voilà une institution du poisson qu’on a tendance à oublier alors qu’elle demeure au « top » de son registre, qui est celui de la fraîcheur et de la netteté. Le produit marin, proposé dans sa nudité, avec le moins de cuisson ou d’apprêts inutiles: voilà la recette qui perdure depuis tant et temps, inventée par les Minchelli il y a quelque quarante ans. L’équipe de salle s’est rajeunie, celle de cuisine, sous la houlette du fidèle Pascal Hélard, continue. Les meilleurs coquillages et crustacés, poissons de ligne issues de la pêche de petit bateau, sont toujours proposés là dans leur fraîcheur et leur vérité.
Huîtres chaudes, juste tiédies, avec un peu de poivre et un peu de beurre, saumon cru, tartare de bar et saumon, langoustines soufflées, salade crabe frais, sole meunière, rougets entiers, non désarêtés, flanqué de riz rouge de Camargue et de purée de céleri, accompagné d’une cuvée « One » de Métaireau dont la vivacité tranchante épouse ces mets marins délicats avec sobriété sont de purs délices pour amateurs.
Ni chichi, ni esbroufe ne viennent ici le goût de produits d’exception au sommet de leur belle forme. On ajoute les goujonnettes de sole, les aiguillettes de bar au citron, les palourdes sautées au thym ou encore les saint-jacques dans leur coquille qui indiquent que cette demeure au charme intemporel, dans son cadre de yacht marin signé Slavick, n’a rien abdiqué de sa mission première.
On ajoute les desserts du chariot comme ce baba exemplaire avec chantilly vanillée, rhum Clément et sorbet rhum-raisins estampillé Berthillon. Voilà bien le grand art de la simplicité. Et si les tarifs à la carte ne font rire personne, sachez que le menu du déjeuner avec deux entrées, un plat et un dessert, fait une grandissime affaire.