Mosconi
« Luxembourg: la magie Mosconi »
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Mosconi? Magie intacte. On a beau connaître la demeure par coeur, savoir que le Michelin l’a punie l’an passé en lui enlevant – on se demande bien pourquoi – une étoile, alors que la maison en vaut trois, on est toujours infiniment heureux de la retrouver, sachant que la fête, la grande fête sera au rendez-vous. Il y a la demeure élégante, au bord de la rivière, dans l’historique quartier du Grund, là où la Pétrusse se jette dans l’Alzette, le service orchestré avec allant et sourire par l’élégante Simonetta, la cuisine fine, savante, haute en couleur du discret Ilario, la saison de la truffe blanche, qui amène ses idées odorantes, le festival de pâtes qui fournit l’occasion d’une dégustation en folie.
Bref, une grande maison qu’on retrouve avec un infini plaisir. Le menu dit « dégustation de pâtes » (et tarifé 75 €) permet de la découvrir en beauté. La fête, elle, est totale, malicieuse, savoureuse, inspirée: la salade de spaghetti au caviar en hommage à Gualtiero Marchesi qui imagina ce mélange rustico-raffiné, il y a plus de trente ans déjà, à Milan, les linguine de Gragnano avec un tartare de sardines marinées, l’huile d’olive au citron et le citron confit, les mezzi paccheri au homard et aubergine parmigiana, le risotto monté (« mantecato ») avec foie gras chaud, vinaigre balsamique et brocoletti, les ravioli de ricotta, pecorino et parmesan au beurre fondu (une tuerie!), avant de ce morceau de bravoure maison que constituent les papardelle à l’ail doux, romarin, ragoût de lapin et girolles. Où le goût est flatté sans chichi ni paillettes.
Il y a encore les cappelletti de canard avec purée de céleri et écailles de parmesan, les spaghetti à la chitarra à la mozzarella, les tomates de Corbara et les herbes aromatiques. Et, car il faut sacrifier à la mode de saison, les tortellini à la fondue de parmesan et de fontina du Val d’Aoste, parfumés à la truffe blanche, avec tarte de veau cru et râpée de truffes: de la belle ouvrage, qu’un soave de l’azienda agricola San Bonifacio à Vérone et le somptueux supertoscan Lucio, produit par le marquis Frescolbaldi et Robert Mondavi, mettent en valeur avec à propos.
Les desserts ne sont pas moins festifs, savoureux, magiques. Ainsi le semi-freddo à la truffe d’Alba, ricotta et noisette du Piémont, le baba au rhum avec sabayon au marsala, sa confiture de cerise amarena de Ciantiano, sa glace au miel ou encore purée de kaki et glace au gorgonzola et miel d’acacia qui donneraient envie de prendre ici son quatre heures. Bref, une grande maison pour la fête dont on se dit qu’elle est promise à un bel avenir.