Yauatcha

Enseigne du Yauatcha © GP

Un petit voyage en Chine, le temps d’une halte à Soho? C’est possible. Le lieu s’appelle Yauatcha. Un jeu de mot entre le nom du créateur de la demeure, Alain Yau, et le thé chinois (tcha) auquel le rez de chaussée, style épicerie ou plutôt maison de thé comme à Hong Kong, est consacré.

La salle du sous-sol © GP

Au sol, c’est le bruit, l’animation permanente, une certaine folie très dominée, avec son long comptoir/aquarium lumineux, ses murs de pierre avec ses fausses bougies incrustées dans le mur. Bref, le décor théâtral est signé Christian Liaigre, ceci pour la touche française (comme les desserts d’ailleurs, élaboré par un pâtissier franchouillard de talent).

En cuisine © GP

Bref, plus de 150 couverts sont servis à toute allure et jouent les tables heureuses. Tandis que la cuisine semi ouverte s’offre au regard du dîneur. Au programme: la Chine dans tous ses états, ses régions, ses styles, avec une inclinaison particulière pour les dim sum, les bouchées vapeur de Canton. Mais les fritures de Shanghaï, le canard à la mode pékinoise et sa sauce miel/haricots rouges aigre douce, la sole de Douvres aux shitakés et soja ont également droit de cité.

Les dim sum classiques © GP

Bref, pour une expérience de qualité (la demeure a obtenu une étoile au Michelin Great Britain, an après son ouverture, donc en 2005, et l’a conservée depuis – ce qui paraîtra bizarre sinon carrément injuste aux Parisiens gourmets et amoureux de la Chine qui savent que Vong, rue de la Grande Truanderie, plus élitaire, plus rare dans le soin apporté à toute chose, n’est même pas cité au Guide rouge!), rendez-vous Broadwick Street au coeur de Soho.

Dim Sum aux champignons © GP

Les dim sum classiques, à la vapeur, sui maï aux porc et crevettes, ha kao, mais encore dim sum de saint jacques, aux champignons, de couleur verte, ou encore les wonton épicés à la mode du Sichuan sont fort bien menés. Les cheung fun (ravioles transparentes plus épaisses cousinant avec les banh cuon vietnamiens) aux crevettes ou au boeuf Wagyu, les beignets de venison (chevreuil) à l’anglaise…

Classique porc du Berkshire sauce aigre douce © GP

… jouxtent  les dim sum frits. On oublie au passage la salade de crabe au sésame avec sa vinaigrette chinoise, les rouleaux façon nems au canard à la pékinoise et on donne un coup de chapeau au joli porc du Berckshire en aigre doux, avec légumes croquants et (délicieux) ananas épicé.

Salade de crabe © GP

Les desserts, on l’a dit, sont à la française, avec une touche US, comme cet amusant cheese cake vanillé avec son sorbet à l’orange sanguine ou cette olie tarte aux poires avec sa glace au chocolat au lait (un clin d’oeil insolite à la poire Belle Hélène).

Les desserts © GP

Bref, une expérience amusante et savoureuse dans un lieu hors norme, qui pratique tous les prix (les dim sums classiques démarrent à 5 €, pour le panier vapeur de trois pièces, et les plats de poissons tournent, eux, autour de 25 £, alors que le porc aigre doux est, lui, à 10,50 €. Bref, de quoi se faire plaisir, avec des mets pile poile réalisés par une équipe de cuisine chinoise de Malaisie très au fait de son sujet.

Cheung fun au boeuf Wagyu © GP