Le Dôme

La salle slavickienne du Dôme © GP

Un vrai repas de rentrée, c’est quoi? Retrouver ses habitudes en reprenant sa place parmi les siens. Au Dôme, il y a le décor néo-1900, imaginé par Slavick dans les années 1970 et devenu « vintage », le service amical et complice, en smoking, svp, avec des chefs rangs aux faux airs de Dalban dans les « Tontons Flingueurs » et du beau linge dans la salle. Ce midi, Francis Esménard et Richard Ducousset (respectivement n°s 1 et 2 d’Albin Michel) déjeunaient ensemble ce qui ne doit pas arriver si souvent, FOG, grand habitué et amateur de cuisine marine, était avec Jean-Marie Le Guen, le député médecin strausskhanien « qui fait éternuer » le PS, dixit la rumeur, tandis que Monique Pivot glissait entres les tables, que les boxes idéals pour garder les conversations intimes devant les photos de Chagall, Cocteau ou Picasso, jouaient leur rôle de coins boudoirs.

Tronçon de turbot et épinards © GP

Côté cuisine, on fait là dans le rassurant poissonnier, certes, quoique plus riche qu’il n’y paraît, avec des portions solides, sans s’emberlificoter dans des préparations alambiquées. Tartare de saumon mariné et dorade, avec sa fine sauce crémée, gros chipirons farcis à l’encre, tronçon de turbot rôti sauce hollandaise et épinards ou maigre au citron vert et coriandre feuilles étaient bien vus, tout frais, sans épate. On pourrait reprocher là des présentations bruts de décoffrage, mais c’est sans nul doute le propos de la maison qui veut ça (rester proche du naturel), auquel le chef Franck Graux demeure obstinément fidèle.

Millefeuille rhum et vanille © GP

In fine, on ne peut louper le mille feuille parfumé au rhum et à la vanille, qui est le monument sucré de la maison, sans omettre de louer une carte de vins courte, mais riche en flacons de qualité, comme ce quincy de Mardon frais comme l’onde, qui réjouit l’amateur d’iode avec sa franche acidité, sans aucunement trahir les mets poissonniers proposés avec alacrité.