Brasserie Lipp

Ambiance, service et décor © GP

Lipp ? Un excitant théâtre, où il se passe toujours quelque chose, dont on raffole avec ses parties qui se jouent, invisibles, ses touristes qui débarquent sans réserver et quémandent une place à l’enfer (au premier étage) comme au purgatoire (tout au fond). En terrasse, face au boulevard, ce n’est pas tout à fait ça, ni à l’entrée, dans ce qui fut le café.

La prise de commande © GP

La bonne place ? L’omnibus, bien sûr, avec les allers/retours incessants d’un public toujours très parisien, mais pas seulement. Ce midi, encore, le spectacle est dans la salle avec Claire Chazal aux premières loges, qui grignote une salade, aux côtés d’un jeune séducteur aux ongles peints en bleu. Tout à côté, Mickaël Landreau, qui fut le goal historique de Nantes, puis celui du PSG et de Lille, mais aussi de l’équipe de nos « Bleus », a le dos tourné à la salle.

Hareng Bismarck © GP

Mais il prendra le temps de nous recommander le Paris-Brest du jour – signé « Angelina » (filiale du même groupe du magnat Olivier Bertrand) – et l’on ne sera pas déçu. Le miracle ici est que rien n’ait changé de ce qui donna sa magie au lieu depuis des lustres : les banquettes de moleskine, les patères en cuivre, les colonnades, les fameuses céramiques jaunes et vertes signées des deux Fargue, père et oncle de Léon-Paul du même nom, auteur du Piéton de Paris qui venait ici glaner  » tous les bruits de Paris pour le prix d’un demi  « .

Pied de porc farci, pommes purée © GP

Le dit demi est signé Stella-Artois, se marie à l’aise avec l’exquis hareng Bismark avec sa vinaigrette sucrée, ses rouelles d’oignons, ses baies de genièvre. Le poireau vinaigrette, fort bien condimenté à la moutarde, est fondant et épatant. Comme l’éternel pied de porc farci (signé Chedeville), chef d’oeuvre du genre rustico-raffiné servi avec une purée de pommes de terre délectable.

Service du vin © GP

Le confit de canard n’est pas mal (il pourrait être un poil moins sec) mais servi avec des endives braisées, il passe tout seul. Un coup de chapeau encore au parfait glacé au café qui semble avoir gagné en finesse au regard de ce qu’il fût, entouré par sa pâte à succès. On loue enfin le verre de Ramage La Batisse, haut médoc souple et civilisé qui passe là dessus en finesse. Et on adresse un dernier éloge au service, avec ses belles assiettes, son argenterie épatante, ses belle nappes, son allure façon « horse-guards » en rondins noir et blanc de la brasserie parisienne. Longue vie à Lipp!

Parfait glacé au café © GP