La Bonne Franquette
« Paris 18e : une « bonne franquette » très beaujolaise »
Le lieu a du caractère, évoque les vignes (toutes voisines) de Montmartre, leur travail comme leur histoire. Mais les Fracheboud qui veillent sur cette demeure historique depuis un demi-siècle ont d’autres crus dans leur musette. Ces temps-ci, ils misent avec ardeur sur le beaujolais nouveau qu’ils proposent en multi-versions (on adore leur cuvées franches et fruitées signées Quentin Harel à Saint-Etienne-des-Houllières, Jean-Yves Sonnery à Bagnols ou encore de Sébastien et Maxence Besson à Lancié, celle-là même que porte au pinacle Alain Fontaine et son association des Bistrots et Cafés de France).
Leur menu, qui permet d’accompagner dignement ces jolis vins de soif, égrène avec malice des classiques du genre comme l’assortiment de charcuteries (rosette de Lyon, terrines) et cornichons, la belle salade de lentilles beluga relevée d’échalotes grises, le saucisson pistaché de Colette Sibilia ou le fondant de bœuf au beaujolais, carottes au miel, oignons grelots et champignons, avant la poire au vin de beaujolais et le fontainebleau à la crème de marron Imbert.
Modeste et doué d’humour Patrick Fracheboud, qui possède aussi les Noces de Jeanette, où se réunit chaque année l’APCIG, association des chroniqueurs et informateurs de la gastronomie, a coutume de dire en riant : « chez moi, rien n’est maison, mais tout est bon« . Manière d’insister pour dire que chez lui tout est simple, mitonné sans chichi à partir de produits sélectionnés avec une minutie sans faille.
Notons enfin que Patrick et son fils Luc ont plein de cordes à leur arc vertueux, comme ce beaujolais blanc des Pierres Dorées de chez Anthony Pérol, ce bourgogne blanc aux airs de faux meursault de chez Emmanuel Fellot, sans omettre le beaujolais Savoye de Raphaël Chopin, le gewurztraminer Hatschbourg de Voeglinsthoffen grand cru de Jacky Cattin et la vieille chartreuse verte de Voiron. Vive la Bonne Franquette et vive la vie!