Bocca di Lupo
« Londres: la gloire de Jacob »
Il est la nouvelle star du moment: Jacob Kenedy, né en Angleterre, formé à la cuisine italienne par sa mère italo-californienne, né d’un père juif hongrois, revendique toutes ses identités de belle manière. Il a fait d’une trattoria moderne avec son grand comptoir où l’on boit et grignote, ses deux salles vite bondées, au rez de chaussée et en sous sol, son bruit et sa gaîté, le dernier lieu gourmand dont Londres raffole.
On est là au cœur de Soho, mais on s’imagine entre New York et Frisco au cœur de Little Italy. Les tables en bois, les sièges en cuir, les luminaires modernes ont le chic de toujours. Et, côté mets, l’authenticité règne en maîtresse exigeante avec des produits italiens de qualité grande.
On se délecte là de beignets de mozzarella (en bocconcini), d’artichauts à la juive comme à Rome, d’orecchiette au « ‘ndjua » (le salamis de Calabre épicé), de parppadelle aux joues de boeuf épicées au poivre noir et à la tomate ou encore de risotto à l’Asiago et la trévise qui ne font que des heureux.
Il y a encore les linguine aux langoustines, la dorade cuite entière au sel telle qu’en Ligurie, les sardines en « bec à figue » comme en Sicile. Bref, un concentrée de saveurs de la Botte, qui révèle des vins de qualité, du Frioul ou de Toscane. Le service joue l’efficacité complice, les desserts sont ménagers, parfois avec moins d’envolée (insolite pâté sucré au sang de porc et chocolat dit « sanguinaccio », bonnet piémontais, avec café, chocolat, amaretti ou pudding au rhum). Les glaces maison sont superbes (sorbet chocolat et ricotta, glace poire et cannelle). On en reparlera.