Les Comédiens

Gilles Bellot et Charlie Marciano © GP

C’était une chanson fameuse de Charles Aznavour. C’est, ou presque, même si j’en rajoute un peu en bon voisin qui voudrait coller ses rêves aux belles enseignes de son quartier, la fière bannière de Charlie Marciano et Gilles Bellot. Ces deux joyeux drilles, qui accueillent avec le sourire, servent tôt et tard, rameutent avec aise la proche clientèle, spectateurs et comédiens  venus en voisins, de l’après-théâtre comme de l’avant-spectacle dans leur bistrot chaleureux sise derrière l’église de la Trinité.

Pâté en croûte de chevreuil aux airelles © GP

Le Théâtre de Paris est tout voisin, la casino n’est pas loin. L’ambiance est chaleureuse, comme le décor de loft ancien/moderne, déjà, avec son long comptoir où l’on peut se pose en solitaire face aux écrans plats qui diffusent les matches en continu, les pierres apparentes, les recoins. Et la sage cuisine de Gilles, délivrée au fil du marché, de l’ardoise et de la rôtissoire apparente, est issue de produits de qualité. Ravioles de la Mère Maury aux quatre fromages, joli pâté en croûte de chevreuil aux airelles, dos de morue à la mozzarella et pommes purée, belle côte de veau doucement cuisinée, servie avec des endives de pleine terre à l’orange, côte de boeuf sur le grill ou baba au rhum avec sa chantilly font mouche. Certes, prix à la carte ont une fâcheuse tendance à grimper à rebours de la proche rue Blanche. Mais la qualité est là et la sincérité du lieu sans faille.