Le Bouchon et l'Assiette

Cécile Delabre et Clément Vidalon © Maurice Rougemont

Voilà une adresse en or que je dois à Didier Chambeau, mon avocat gourmet, un lieu rare avec sa simplicité bon enfant, sa fraîcheur à cueillir en hâte, sa générosité grande, sa sincérité vraie.

Le Bouchon et l'Assiette © Maurice Rougemont

Nous sommes là près du pont Cardinet et de ses rails de chemin de fer. Le cadre de café banal avec ses deux salles, ses murs  gris perle, ses pierres grattées, ses affiches sur le thème du pays basque, qui vantent Ascain et Saint Jean de Luz, son comptoir, ses tables et chaises en bois. Sans omettre une cuisine apparente derrière sa baie vitrée. Le chef vous surveille.

Velouté de céleri © E.M.

C’est Clément Vidalon, jeune ancien de chez Eric Fréchon au Bristol et chez Michel Sarran à Toulouse passé, comme sa compagne, Cécile Delarbe, elle formée chez Dutournier puis à la Méditerranée, au Palais à Biarritz. La cuisine qu’ils servent, promeuvent, vantent avec coeur, cousine avec celle de Christian Etchebest, à la Cantine du Troquet. Il y a le velouté de céleri ou la terrine de jarret de porc persillé avec sa mousse de raifort, la brandade de morue avec son fin jus au vin rouge ou la poitrine de porc du Cantal avec ses lentilles au jus, enfin le fromage de brebis basque, choisi par la voisine Martine Dubois ou la faisselle de Rians servis avec zestes et clémentines juteuses.

Terrine de jarret persillé au raifort © E.M.

Je vous ai récité là le menu de midi, qui est tarifé, fort gentiment 22 €, et s’accompagne de gentils vins au verre qui ne font guère monter la note (gaillac blanc de Robert Plageoles, beaujolais ou touraine azay le rideau fruités comme l’onde). Emmanuelle Mananne, le communicante de charme des Relais & Châteaux, approuvait le mouvement des choses de sesq jolis yeux rieurs. Il y a là une clientèle déjà fidèle, venue se sustenter avec appétit et coeur. Et prête déjà à revenir le soir.

Brandade de morue au jus de vin rouge © E.M.

Mon copain Didier, plus haut cité, qui a découvert la maison il y a quelques mois, m’a vanté autant la terrine de campagne maison, « goûteuse comme on l’aime » ou la mousse légère d’avocat et saumon mariné, le dos de cabillaud et caviar d’aubergine avec sa vinaigrette aux câpres, comme le boudin du cantal poêlé de la ferme de Bruel avec sa purée de châtaignes. Avant le riz au lait et la nage de pamplemousse au Campari. Pour le soir, on comptera 11 € de plus pour un foie gras au citron confit, une poitrine de porc aux herbes et chou vert ou une dorade aux artichauts. Cela change quotidiennement. Bref, c’est accrocheur, bien pensé, innovant et traditionnel à la fois. Emballant comme un coup de cœur!