Il Clandestino
« Marseille: clandestin, mais savoureux »
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Benoît Jérôme © Maurice Rougemont
Curieux lieu, caché au premier étage de la pizzeria La Velada. On peut réserver là, en demandant le code pour la montée. On découvre alors un vrai bistrot à l’ancienne, avec ses banquettes de moleskine, ses chaises en bois de troquet 1900, les photos dédiées à la mafia historique d’Al Capone à Franck Sinatra et la cuisine savoureuse de Benoît Jérôme, pur autodidacte qui met ses belles idées du jour en menu ordonné et inspiré.
Boudin et oeuf © Maurice Rougemont
Boeuf, miso et oursins, fenouil, crabe et bresaola ou potimarron, artichaut et poudre d’anchois précèdent saint jacques, boudin et œuf avec son émulsion de fenouil au pastis ou chou farci au jus gras à la moelle. C’est vif, drôle, amusant et frais, avec sa part d’improvisation (l’accompagnement minute d’un poisson du jour). En dessert, cheese-cake aux litchis ou poire au vin rouge passent sans mal et côté vins le Mourre de l’Isle de chez David en côtes du Rhône passe tout seul.
Au travail © Maurice Rougemont
Si le restaurant parait bien c’est surtout à cause de cette pseudo clandestinité, les plats sont très spéciaux et à force de tenter de vous « casser la bouche » ils y arrivent, c’est parfois tout simplement infect mais le pire reste la suffisance du patron.
Passé le côté très « fun » et surprenant pour accéder en cachette par une porte dérobée, l’originalité de l’accès, l’arrivée dans une salle de restaurant très chaleureuse façon « prohibition » mais en plus « clean », la vraie surprise arrive dès le premier plat.
Couleurs, présentation, parfums mettent immédiatement tous les sens en éveil, voire en révolution avec le plat principal souvent avec des saveurs oubliées des produits « bêtement » négligés, des sauces volés à d’autres produits (ultras frais) qui apportent assurément un bouquet supplémentaire tout en appétence.
Le dessert habituellement prévu pour calmer les ardeurs d’un repas, continu à exciter les papilles jusqu’à nous laisser sur notre faim alors que nous sommes rassasiés et partir tout énamouré et le souvenir entêtant de succulences présentées dans le coin de l’assiette pour éviter que le regard ne soit distrait par la chaleureuse ambiance … ou peut-être pour saucer clandestinement car ne pas le faire serait pécher.
L’accueil et la gentillesse du personnel complètent le tableau que Jérôme, qui manie le piano avec une dextérité digne d’un bel étoilé colore d’une générosité digne d’un hôte de qualité que l’on souhaite avec pour ami. Il ne faut même pas avoir peur de l’addition toute en douceur et tellement réconfortante qu’elle donne envie de revenir au plus vite et de communiquer cette adresse à tous ceux que l’on aime.
Bref Jérôme est un vrai « bandit » de saveurs « clandestines » manque à être connu.
Merci à Childéric de m’avoir fait connaître cette belle âme de la cuisine comme je les aime et ce lieu des plus ravissants comme j’aime m’y sentir bien.
Que du bonheur
Bernard SAUVADET
Une très agréable surprise vous attends en haut des escaliers cachés derrière la bibliothèque.
Et au delà du cadre, une très bonne cuisine vous attends dans les assiettes.
Un conseil ? Allez y sans attendre !!!