Chez René

Chez René © GP

Voilà une table rare, imaginée en 1957, sur les fondations d’un lieu de 1896. Cela s’appelle chez René et, sous des allures de bistrot éternel, avec patères de cuivre, banquettes de moleskine et boiseries, cela ressemble à un monument français sur lequel les modes peuvent passer sans nulle vague La même équipe, qui vient de racheter chez Georges rue du Mail, administre l’endroit avec malice.

Céleri rémoulade © GP

La carte est identique à ce qu’elle fut, la clientèle  fidèle – ce midi, mon pote Gilles Cohen-Solal, des éditions Héloïse d’Ormesson, avec une kyrielle de bons auteurs – , les miroirs sont comme avant, de même que l’ardoise du jour, de demain et d’avant hier, le service amical et complice, les prix sans tapage.

Andouillette beaujolaise © GP

Céleri rémoulade, oeuf mayo, entrecôte béarnaise ou andouillette beaujolaise signée Bobosse avec sa moutarde en grains à l’ancienne, ses frites moelleuses et fraîches sont sans épate. Pas fins certes (le céleri pourrait être plus judicieusement émincé), mais généreux tout plein. Comme la mousse au chocolat noir, servie largement dans sa terrine, et le vrai mille-feuille craquant à la vanille.

Mousse au chocolat © GP

Et le beaujolais signé Cinquin, livré ici par l’ancien patron des lieux et qui est tarifé 22 €, coule en bouche comme du velours. Un lieu de mémoire, une maison rare.

Le beaujolais de chez Cinquin © GP