Casa Olympe

Makishi Uranaka, Shinishiro Ochi, Zeidy Tamboura © GP

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé », chantait le poète. Chez Olympe, c’est presque pareil. Rien n’a changé en apparence. Et la maison a perdu un brin de son âme avec le départ de la grande Dominique Versini, alias « Olympe ». Certes, le cadre est quasi identique, avec ses lustres de Murano – même si ses tableaux provençaux et si les murs ont été revus en jaune vif et rouge écarlate, non sans gaîté. Les tables avec leurs belles nappes blanches sont bien mises à l’ancienne. Le même garçon fait la salle comme avant.

Sardines à la vénitienne © GP

Poêlée de cèpes © GP

Ce qui a vraiment changé: un groupe japonais représenté par le discret Shinishiro Ochi est désormais aux commandes. En cuisine, officie l’ancien second, Zeidy Tamboura, natif de Bamako, relayé par un jeune second nippon, Makishi Uranaka, formé à Tokyo.
On joue toujours le jeu du menu-carte avec des mets sages et de bon ton. Les sardines marinées à la vénitienne façon « sarde in saor », avec oignons rouges et pignons, la poêlée de cèpes, le cabillaud avec sa purée (onctueuse, quoiqu’un peu grasse), les ravioles de canard en pâte chinoise (mais avec une farce qui pourrait être plus fine), le dessert avec les jolies glaces turbinées (vanille, chocolat) ou le sorbet fouetté au citron et prosecco (« pour ceux qui n’aiment pas les desserts ») ne sont pas mal.

Raviolis de canard © GP

Poêlée de cabillaud © GP

Le chinon en pichet se boit bien et la formule du midi rassure. Bref, tout est presque bien. Mais dans ce presque que réside notre inquiétude ici pour l’avenir.

Glace vanille, chocolat © GP

Sorbet citron fouetté © GP