Prince Maurice
« Ile Maurice: les plaisirs du Prince »
C’est l’une des étapes stars de Maurice, côté Est, et la perle du groupe Constance, né d’une sucrière locale, qui a essaimé, depuis son large « resort » de Belle Mare et son golf réputé, jusqu’aux Seychelles (Lémuria, Ephélia), aux Maldives (Halaveli, Moofushi) et Madagascar (Tasarabanjina). Son joyau mauricien? Ce Prince, dans son vaste domaine au vert, sur une anse préservée et son lagon, entre plage douce, sable fin, végétation préservée, paillotes savamment entretenues.
Le style ? Asiatique, mi-balinais, mi “ Out of Africa ”, résolument “ déco ”, sur le thème de la route des épices avec bois précieux, teck, depuis l’entrée monumentale, le bar jazzy, les salons séparés de splendides plaques de métal ciselé, le centre de remise en forme aux airs de temple hindou. Un hôtel comme un palace intimiste dédié au farniente. Avec l’omniprésence de l’eau où l’on a planté quelques unes des quatre vingt dix suites dans des bungalows sur pilotis. Certaines sont dotées d’une mini-piscine.
Le plus de la demeure? Les tables dites Archipel, classique à l’hôtel même, ou Barachois, plus rêveuse sur l’eau et pilotis, pour des dînettes romantiques, toutes deux menées par Michael Scioli. Ce Savoyard, formé chez Loiseau à Saulieu, qui fut le second de Michel de Mattéis au Royal Palm, a imaginé là une cuisine d’esprit mauricien mêlant épices indiennes, saveurs françaises, traditions créoles. Il y a une cave immense de plus de quinze mille bouteilles avec un jeune sommelier breton au fait de son sujet.
A l’enseigne de l’Archipel, on se régale, midi et soir, de tartare de bourgeois préparé à la table ou encore de millefeuille de crabe faye faye avec mangue rouge et vinaigrette à noix de coco. Le gâteau piment maison voisine avec les crevettes aux épices, la langouste en vindaye, l’aspic de crustacés au coeur de palmier qu’on nomme ici palmiste.
Il y a encore le curry de babonne poché au lait de coco, les camarons (les grosses crevettes d’ici) grillés, la daurade coryphème avec légumes au safran, le thon yellow fin grillé mi-cuit au piment curry, et, in fine, ou la « légèreté » de fromage blanc aux fruits rouges. Ce ne sont pas là mets à goûter en hâte, mais des poèmes comme une ode à un pays riche de saveurs diverses.
Une ode à Maurice la bigarrée, si ventée et même pluvieuse, côté Est, qui a su garder son âme, sous sa sauvagerie domestiquée.