Marcel Ravin, d’un rocher à l’autre
Il est né en Martinique, est devenu le chef star du Monte Carlo Bay, a gardé sa modestie, sa franchise, sa sincérité, paye aujourd’hui son tribut à ses racines. Le manioc, l’avocat en « féroce », le lambi en « souskai », le « blaff » de poissons et le roussi de cabri façon colombo sont les mets d’enfance revus à l’aune d’aujourd’hui par le malicieux Marcel Ravin. Sa grand-mère Yvannesse lui a appris les saveurs et les parfums, son grand-père Noreta le charbonnier, qui avait construit un grand four, coupait avec lui le bois à brûler. C’est à eux qu’il dédie ce livre, comme aux grands chefs qu’il n’a cessé d’admirer: les Marc Veyrat, Paul Bocuse, Alain Ducasse (qui a préfacé l’ouvrage avec tendresse) ou Bernard Loiseau. La soupe à l’herbage dite « z’habitants », le meilleur de la dorade coryphène, le foie gras et magret fumé cuit au torchon, le turbot aux amandes sont quelques unes des pépites qui se livrent ici dans ce bel album coloré et fervent. Un livre d’amour et de cuisine, mais d’abord un livre de vie.
D’un rocher à l’autre, de Marcel Ravin, photos d’Iris L, stylisme Garlone Bardel (la Martinière, 250 pages, 39 €).