Hôtel Chut

La salle à manger © GP

C’est le secret le mieux gardé de Strasbourg: une halte de charme, discrète et quasi cachée au coeur de la Petite France. Mojgan Henriet, iranienne de naissance et alsacienne de coeur, est tombée amoureuse du lieu, l’a rénové avec patience. Cette architecte « gourmette » (ça se dit?) qui a contribué à rénover quelques restaurants de la ville (dont Yvonne, la célébrissime winstub), a joué, avec goût et finesse, de l’ancien et du nouveau, aménageant des chambres d’hôte comme des nids d’amour, mêlant le mobilier contemporain avec les murs moyenâgeux, le bois d’autrefois.

Salade de matjes © GP

La bonne surprise est aussi d’y retrouver aux fourneaux un vieux de la vieille, revenu de ses idées de voyage. Gérard Eckert, formé Bocuse, passé à Obernai à la Cour d’Alsace, ayant joué un temps la winstub chic (Oberenheim), puis a fait semblant de quitter l’Alsace pour la Thaïlande, est revenu au pays en catimini. La salade de roquette aux écrevisses, celle de matjes tout frais, assaisonnés avec crème et oignons, le pavé de sébaste grillé à la vinaigrette de bouillabaisse aux légumes comme l’épais foie de veau rosé cuit à la planche, servi avec champignons, nouilles larges et crème de cèpes, font le coup du charme.

Foie de veau tranché épais © GP

On ajoute les jolis vins choisis par Mojgan (blanc patrimonio corse d’Orenga de Gaffory ou mercurey de Bichot, sans omettre le pinot gris de Materne Haegelin). Bref, assez pour se donner envie de prendre pension. D’autant que la fidèle Boubou, qu’on connut jadis en salle chez Yvonne, assure un accueil plein d’attentions maternelles.