Hôtel-Restaurant des Vosges

Marc Corriger et Régine Lorang © GP

Le bourg, au carrefour des routes, des rails, des canaux et des forêts : on le connaît et on le découvre en première approche des Vosges lorsqu’on prend le TGV vers Strasbourg depuis Paris. C’est l’Alsace vue de Moselle. Il y a la ruine romantique qu’Edmond About, enraciné à Saverne, jadis, voulait « marchander » pour ses amis Gustave Doré ou Hyppolite Taine, les demeures anciennes, les cyclistes au long des chemins de halage, les écluses qui parsèment le chemin, le port des péniches de plaisance, les balades multiples en forêt. Régine Lorang, native de Dabo, tient là la bonne auberge du lieu avec sa terrasse sur l’eau, ses grandes et petites salles sur le mode vosgien.

Foie gras et son chutney © GP

Les clins d’oeils décoratifs et gourmands des deux salles au kitsch rustique vont davantage vers la proche Alsace que la présente Lorraine. Il faut dire que Marc Corriger, barbu souriant qui officie en cuisine, est originaire de Strasbourg. Les escargots à l’alsacienne, le foie gras de canard maison avec son délicieux chutney, le carpaccio de chevreuil au Waldmeister, la truite aux amandes et ses pommes vapeur, l’amusant sorbet poire au vin lui doivent beaucoup leur esprit ludique et enraciné.

Chausson de canard © GP

Le filet de boeuf en croûte d’herbes, le magret en aigre-doux au miel ou encore le joli pâté genre chausson feuilleté au canard et foie gras, comme les mets de tradition entre Alsace et Lorraine (tourte lorraine au riesling, choucroute au cinq charcuteries, baeckoffe aux trois viandes et salade verte) font simplement plaisir sur le même mode: vif et authentique, quoique sans prétention. On oublie même de dire que la maison fait aussi tarte flambée le soir…

Truite aux amandes © GP

En dessert, on hésite entre l’amusant chaud froid à la mirabelle (glace et fruit, hélas l’une industrielle, l’autre genre bocal) et la jolie tarte aux quetsches façon grand-mère. Et côté vins, le blanc mosellan Elégance du château de Vaux, le riesling Klipfel grand cru Wiebelsberg des Hospices de Strasbourg ou le savigny les beaune de Jean-Claude Boisset, tous pleins de fruit et de fraîcheur, indiquent que la maison a le coeur large. Chambres coquettes et menus sages.

Tarte aux quetsches © GP