Attabler
« Le Bistrot du Mois – Paris 16e : les bonheurs d’Attabler »
Cela s’appelle « Attabler » et c’est le neuf bistrot de la rue de la Pompe : une sorte d’enclave canaille au sein de la très bourgeoise rue de la Pompe, au coeur d’un quartier qui ne l’est pas moins. Aux commandes du lieu : Sébastien Perrier, qui a travaillé en salle chez les frères Coussau à Magescq, le deux étoiles landais et les frères Le Meur, Maxime, avec qui il a œuvré chez Apicius avec Jean-Pierre Vigato, et son jumeau Clément, qui tiennent tous deux Gemellus dans le 7e arrondissement.
« Attabler« , c’est bien sûr une manière directive de passer à table, de se mettre la serviette autour du cou, de rompre le pain et de céder au joli choix de vins, en oubliant toute prétention et tout chichi. Reste que, sous le sceau d’une apparente simplicité, avec un cadre de rade de quartier sans apprêt, se propose ici une cuisine de grand goût. L’ardoise change, les propositions évoluent, mais les classiques ont la vie dure.
On aimera ainsi les poireaux fondants avec leur vinaigrette condimentée, le saucisson des Aldudes de Pierre Oteiza, les oeufs mayonnaise avec leur cuisson précise et leur assaisonnement picotant avec justesse, le splendide haddock poché au lait et sa mousseline de patate douce, sans omettre l’impériale saucisse du Perche au couteau flanquée d’une onctueuse purée de pomme de terre.
Le plat vedette de la maison qui pourrait être une signature de grande classe : la blanquette de veau façon grand-mère, tendre à l’envi et crémée juste ce qu’il faut, mais point trop, flanqué d’un riz au beurre.
On boit là dessus des vins gouleyants, vifs, frais rafraichissants, comme le pinot blanc alsacien du « vignoble des Trois Terres en sa cuvée “Fly me to the Moon” à Eguisheim de la maison Mann en 2022, sans omettre en rouge le joli régnié de Julien Sunier à Avenas 2022, un parfait vin de copains, très « jus de framboise ».
Et l’on achève en beauté avec le soufflé au chocolat, les profiteroles (toujours au chocolat) avec leur pâte à chou au craquelin à fondre, la divine ile flottante, sans omettre une tourtière landaise (servie avec une glace vanille), hommage aux Landes que connaît bien le maestro de salle Sébastien Perrier. Et on ponctue le tout, pour rester dans les mêmes eaux, entre Landes et Gers, avec le magnifique Bas-armagnac Laberdolive 1998. La belle maison !
« Attabler« , c’est bien sûr une manière directive de passer à table, de se mettre la serviette autour du cou, de rompre le pain et de céder au joli choix de vins, en oubliant toute prétention et tout chichi. Reste que, sous le sceau d’une apparente simplicité, avec un cadre de rade de quartier sans apprêt, se propose ici une cuisine de grand goût. L’ardoise change, les propositions évoluent, mais les classiques ont la vie dure.