Le Paris Seize

Fred Pudhomme © GP

Le Paris Seize ? C’est toujours la maison du p’tit bonheur dans le 16e, non loin du Trocadéro. Et ce fut notre « bistrot de l’année » aux trophées des bistrots 2022. A l’accueil, le rond et guilleret Frédéric dit Fred Pudhomme, présent là depuis près de trois décennies, veille toujours sur les lieux avec une civilité très fraternelle. Le cadre aux airs 1950, au rez-de-chaussée d’un immeuble qui fut moderne, ferait un parfait décor pour roman de Modiano, avec ses banquettes de moleskine vert, ses chaises en bois high tech, ses toiles sportives (avec ses clins d’oeil à à l’avant-centre de légende, Raymond Kopa et au magique gardien de but russe dit « l’araignée », Lev Yachine).

Oeuf mayo © GP

Et la carte rédigée à l’encre violette, joue le côté vintage avec allant. Le chef, Laurent Chéné, qui oeuvrait jadis à l’Auberge Bressane  concocte avec malice une « bonne cuisine parisienne » du meilleur ton. Oeuf mayo (avec sa mayonnaise bien moutardée), pâté en croûte, poireau mimosa, terrine de campagne, salade de haricots verts aux champignons de Paris, filet de bœuf sauce poivre avec ses frites maison à fondre, bouchée à la reine financière (ris de veau, volaille, champignons) et volaille aux morilles et à la crème avec ses épinards friais sont des modèles parfaits d’un genre éprouvé.

Filet de boeuf sauce poivre © GP

On boit là dessus des flacons vifs, fruités, friands et frais, comme cet exquis morgon Grands Cras de Laurent Gauthier tarifé avec gentillesse, fruité comme l’onde et qui coule en bouche comme du velours. On y ajoute les douceurs d’enfance qui ont nom île flottante aux pralines – la meilleure de Paris! -, profiteroles au chocolat, baba au rhum et crème brûlée. Rien que d’écrire ce texte on a vite envie d’y retourner. Voilà un lieu affable, signé des frères Dumant (les Marches, les Crus de Bourgogne, le Chardonnay, Aux Bons Crus, l’Auberge Bressane) dont on ferait volontiers sa cantine. Vive le Paris, les bistrots et le paris Seize !

Ile flottante aux pralines © GP