Entre les Vignes
« Paris 12e : les bons petits plats de Carole »
En explorant les proches parages de la gare de Lyon on découvre quelques pépites comme ce petit bistrot façon bouchon à la parisienne avec ses stucs et ses moulures au plafond, ses tables en bois, son zinc à l’ancienne, ses mosaïques au sol, ses toilettes à fond de coeur (mais proprettes!), sa clientèle d’habitués fidèles comme de voyageurs du jour.
Carole Gillet, présente là depuis dix ans, qui règne avec bonheur sur le lieu, avec un duo de jeunes filles gracieuses en salle, travailla jadis dans le commerce de voitures. Elle cuisine là en autodidacte passionnée des choses simples, bonnes, sans chichi, avec le fin doigté en sus. Le menu et les mets, avec ça et là des suppléments, se renouvellent quotidiennement au gré des suggestions à l’ardoise.
Fraîche salade tiède de lentilles au haddock (qui peut se passer de son inutile demie-tomate cerise en guise de déco), exquis croustillant de terrine de pied de porc, ravioles du Royans avec crème de basilic, risotto au vin rouge à l’effilochée de canard confit, filet de dorade royale poêlé et julienne de légumes de saison, tartare de boeuf avec ses frites ou encore savoureuse saucisse au couteau avec ses oignons confits, ses crozets aux chanterelles , son mesclun de salades bien assaisonné font plaisir sans manière.
On y ajoute le fromage blanc crémeux au coulis de fruits rouges, le moelleux baba au rhum Saint-James et l’exquis pain perdu façon pudding avec sa glace vanille qui s’avalent avec plaisir. On boit le cahors du Clos Siguier en flacon ou le pot lyonnais de brouilly du fruité château des Tours en se félicitant d’avoir retrouvé ce lieu affable qu’on connut il y a deux décennies, sous l’aile du dynamique Philippe Petak en compagnie de Philippe Gloaguen du Guide du Routard. Mais c’était une autre époque ! Quoi que rien n’ait vraiment changé …
J’ai dû y dîner au moins une dizaine de fois. La carte est quasi immuable. Mais j’ai envie de dire « tant mieux » tant cette adresse est une aubaine