Le Relais Mont-Blanc
« Megève : les succès du Relais »
Une table alpine de haute volée pour le mythique Hôtel Blanc, qui fut jadis la gloire de Megève au temps de Cocteau (le lieu se nomma d’ailleurs « les Enfants Terribles » en référence à un de ses romans fameux), de Sagan et du duo Boisson-Bernaud : voilà ce qu’ont imaginé les Sibuet des Fermes de Marie, du Lodge Park, mais aussi de la Villa Marie à Ramatuelle et à Saint-Barth. Avec un cadre chic et boisé, un service aux petits oignons et une cuisine au diapason, non seulement savoyarde et rhônalpine, mais faisant des clins d’oeil à l’Italie et la Suisse voisines, avec des produits, des vins et des idées du proche Val d’Aoste et du Valais.
A la tête des fourneaux et en superviseur de choc, un briscard de talent qu’on aime bien ici avec ses idées de la Savoie de toujours et du goût du jour : Michel Lentz qui fut, durant un quart de siècle, le maestro du Royal Evian. Il fait son come back megevan, après avoir quitté la Russie et le Cristal Room Baccarat de Moscou. Son amour vrai de la montagne, son sens du beau produit et de ses cuissons, sa passion pour tous les fromages, son sens des assaisonnements précis et fins : voilà ce qu’on retrouve ici. Avec le concours des chefs à demeure, Stéphane Burnouf et Tony Capocci, plus le service alerte et les commentaires vineux du déluré Julien Valadeau.
Au programme, la caillette de caïon (le porcelet savoyard) avec pain au levain toasté, la confiture d’oignons et myrtilles, la jolie fricassée de champignons des forêts alpines avec sa fine sauce à l’ail des ours, les « bougnettes de pommes de terre de la Jeanine« , avec sa salade de grosses côtes, planche de charcuteries, la grosse tomate farcie ménagère, avec cébettes et oignons rouges, plus de monumentales quenelles de brocheton cuisinées aux écrevisses, vin de roussette et riz de Camarque bio, qui valent à elles seules le voyage rhônalpin ici même, donne une idée de la montagne rustico-raffinée très séductrice.
On y ajoute les savoureux macaroni au vacherin fribourgeois avec ses truffes d’été, le risotto Acquerello cuit minute aux chanterelles des lisières et avec l’huile à l’ail des ours, la fondue suisse « moitié-moitié » et ses « tartifles » fumées avec gruyère suisse et vacherin, viande séchée et salade., plus le « croque » montagnard et sa salade de grosses côtes.
Il y a encore une joue de beuf d’anthologie, plus la demi-volaille fermière cuite en cocotte avec son « vrai jus » aux grenailles confites, l’escalope de veau zurichoise avec ses röstis et sa crème aux champignons, digne de la « Kronenhalle » à Zurich, et encore le glorieux filet d’omble chevalier des lacs cuit plein beurre de fruitière, aux fleurs de courgette.
On achève, en légèreté et fraîcheur, sur une royale pêche Melba à la verveine et sa gelée de groseilles. Et l’on cède, côté vin blanc, au chignin-bergeron Grand Orgue issu de roussanne de Louis Magnin en 2015. Voilà une maison qui fait honneur aux Alpes gourmandes dans ses grandes largeurs…
omble chevalier sauvage ou d’elevage ???