Pierrick Bourgault ? Il est le spécialiste des petits vins vivants et des cafés popus. Il lie ses deux passions dans ce roman vif qui conte l’émigration en province de deux parisiens connectés au monde qui va. Yann se décide à changer de vie et à reprendre le café de sa tante – cet Hôtel de France, sis dans un Grand Ouest non dit qui pourrait se trouver quelque part en Mayenne, en tout cas entre Normandie et Bretagne. Lin, sa compagne taïwanaise qui le suit à reculons dans l’aventure, fera, elle, l’aller/retour entre la campagne et Paris. On suit, en tout cas, l’aventure de Yann avec plaisir, qui conte, à coups de brefs chapitres, ses rénovations, inaugurations, soirées trop arrosées, quémandeurs de hasard et vendeurs en gogo qui sont tout prêts à lui faire acheter n’importe quoi’ pour avancer. Bref, cette aventure d’un café de campagne (où l’on goûte les plats du jour dans le vent de l’époque) n’est pas un  chemin de roses. D’ailleurs a-t-il encore sa place dans le monde moderne ? C’est la question que pose ce livre dont le vent ne souffle guère vers l’optimisme… Un roman alerte qui se lit en tout cas avec un constant plaisir.

Journal d’un café de campagne, de Pierrick Bourgault (Ouest France, 150 pages, 15 €).