L’Altévic
« Hattstatt : Jean-Christophe Perrin, le retour »
On a connu Jean-Christophe Perrin jadis au Toiny de St Barth – c’était il y a trente ans ! -, au Moulin de Brantôme et à la Galupe à Urt, enfin au Caveau d’Eguisheim, où il jouait la cuisine sophistiquée avec de belles notes rustiques. Voilà ce natif de Luxeuil, d’origine vosgienne, au sein de la zone d’activités d’un village du sud de la route des vins d’Alsace, dans un cadre clair et moderne, vaste et lumineux, genre loft à sa mesure, qui a de loin vue sur les vignes.
Le lieu a le charme actuel. Sa soeur Patricia s’affaire à l’accueil et en salle, avec le sourire, à proposer les belles idées du moment. La sommelière Amandine Navarette, parisienne naturalisée alsacienne, jongle avec les jolis vins d’ici et de tout près, en blanc et en rouge, sec ou moelleux. Bref, on est tout heureux de faire bombance à prix sages, au gré d’un menu constamment remis à jour.
Ces temps-ci, le pâté en croûte de volaille et foie gras, la gaufre aux pâquerettes du jardin et chèvre de chez Anne-Sophie Schmitt à Rouffach, comme les fleurs de courgette farcies à la mousseline de dorade à l’ail des ours, courgettes grillées et bouillon verveine font de bien jolis moments de goût, vifs, frais, savoureux, éclatants de justesse et de vérité.
On y ajoute les exquises asperges blanches de la ferme Isner toute voisine, la coppa maison servie avec ses pickles (Jean-Christophe est un expert ès cochon), plus l’agneau de lait axuria, en direct des Pyrénées et de Mauléon (comme chez Christian Parra, le papa de cuisine de Jean-Christophe, jadis, à Urt), en « habit de Pâques », avec le ragoût d’asperges et les gnocchi de pomme de terre a l’ail des ours d’Hattstatt.
Là dessus, les jolis vins du moment, comme le pinot blanc un brin moelleux chez Lucien Meyer, le Brandstatt (muscat et sylvaner) de chez Jean-François Otter, le magnifique riesling grand cru Pfersigberg de Paul Ginglinger à Eguisheim, vif et iodé. On ajoute le splendide rouge Bildstoeckle du copain et voisin Jean-François Otter comme le charpenté pinot noir rubis Pierre-Henri Ginglinger d’Eguisheim, qui permettent d’attaquer dans la joie le soufflé à la rhubarbe avec son infusion d’angélique et le croustillant rosé et litchis, framboise à Livia et et glace lait citron.
Bref, que du bon, voire du très bon, qui rappelle que Jean-Christophe, qui fut longtemps étoilé n’est pas n’importe qui. Toutes ces réjouissances, qui valent le « bib » rouge du bon rapport qualité façon Michelin à la maison, changent au gré de l’humeur, de la saison et du marché. Bref, voilà un lieu de caractère et de gourmandise qui vaut la visite appliquée. A saluer comme il se doit, le verre en l’air ! Hop là, une fois !
Belle adresse effectivement
Voilà un vrai restaurant !