Au Cruchon
« Strasbourg : un Cruchon à croquer »
On a connu cette winstub du périmètre historique, celui de la cathédrale, au temps où Fernand Wohl l’animait joyeusement avec son accordéon. Le lieu est très prisé des noctambules. La gourmandise passait là au second plan. L’instrument du gars Fernand fait désormais partie du décor qui cultive l’hétéroclite avec charme, entre stammtisch (la table d’hôte) et recoins. Et la sagesse, la discrétion, le sérieux, la gentillesse sont désormais les maîtres mots du lieu sous la gouverne d’Olivier et Marie-Claude Blaise.
On connut ces derniers il y a trois décennies, alors qu’ils tenaient la brasserie O’Neil à Mulhouse. Revenus ici dans leur ville natale, ils jouent avec coeur un registre archi-classique et « tradi » qui leur va bien – à nous aussi ! Ainsi la fondante tarte à l’oignon, la salade strasbourgeoise cervelas/gruyère fort bien assaisonnée, la tendre tête de veau sauce gribiche, le duo de saumon et cabillaud à l’oseille en guise de frais plats du jour, mitonnés avec rigueur par Marie-Claude qui oeuvre là en autodidacte inspirée.
On y ajoute le kougelhopf glacé au marc de gewurztraminer (de chez Miclo), servi avec des framboises cristallisées, le nougat glacé maison, le pinot blanc 2018, fruité et « suffig » (dessoiffant) servi en pichet et signé Marcel Hugg à Bergheim. Santé à tous, bon appétit et large soif !