Les Vosges

Les Vosges à Birkenwald

La Petite Suisse d’Alsace, c’est, entre Wasselonne et Marmoutier, un pays à part, avec ses courbes verdoyantes et vallonnées, ses collines dodelinantes, ses forêts ombreuses, le massif du Schneeberg qui pointe au loin comme une haute balise. Les parages incitent à la flânerie sans ombre. Et pour faire bombance, les adresses gourmandes ne manquent guère qui sont d’abord gentillettes et réconfortantes.

A Birkenwald, par exemple, il y a le joli château renaissance, il y a la table gourmande et créative des Gass (le Chasseur). Mais aussi l’hôtel-restaurant des Vosges, avec sa terrasse précieuse sur le vert des près. Le nombre de voitures qui stationnent aux abords indiquent assez le fort nombre d’habitués qui forment ici des tablées joyeuses. Depuis trois générations, les Kieffer-Stevaux accueillent avec gentillesse dans cette belle demeure de vacances.

Il y a les chambres sobres et nettes, avec leurs salles de bain refaites, les salles à manger boisées et proprettes, la grande terrasse avec vue sur les environs forestiers et verdoyants, plus la cuisine sage proposée au gré de menus équilibrés. Joël Kieffer, qui a travaillé à l’aéroport de  Genève-Cointrin et fut jadis stagiaire chez Haeberlin, joue ici le répertoire classique, sage, sans faiblesse, avec des plats qu’on a  souvent oublié ailleurs.

On vient pour le presskopf maison, servi avec de belles crudités, la tête de veau, le foie gras de canard, les escargots ou la bouchée à la reine. Ou ce soir, comme il fait chaud, et que l’on paresse au dehors, un sandre au pinot noir de bel aspect, malgré ses accompagnements obsolètes, son écrevisse seulette, ses légumes en rafale (pomme de terre, carotte, endive, courgette), plus d’exquis spaetzle faits maison.

Sandre au pinot noir

J’épilogue sur l’escalope cordon bleu dite « vaudoise » panée, farcie de jambon et d’emmenthal, de mon voisin, les desserts semi-industriel, mais pas mauvais du tout dans leur présentation généreuse: kougelhof glacé, avec son chocolat chaud, sa verrine de mascarpone, ses fruits compotés, ou myrtilles Melba.

Kougelhopf glacé

C’est à la fois gentil tout plein, plus généreux qu’il ne faut, parfois d’une maladresse touchante. L’accueil de Mme Kieffer et de sa belle mère est adorable. Bref, on est vite en famille et on est prêt à tout pardonner, même un service un peu lent. Mais sur la terrasse, l’été, ici tout le monde prend son temps. Il y a encore le riesling de Pfister à Dalenheim sur son lieu dit du Silberberg au fruité étonnant et qui, pour 12 € la demie, fait figure de belle affaire. Bref, c’est la gentillesse de la Petite Suisse illustrée par une maison hors mode.

Riesling de Pfister