Les chuchotis du lundi : Alexandre Bourdas change de braquet, la réouverture du Gabriel, Gordon Ramsay quitte la brasserie de Bordeaux, Michel Reybier lance la Maison d’Estournel, Robuchon sans Robuchon, Salvatore double la mise, la saga Oliver continue

Article du 31 août 2020

Alexandre Bourdas change de braquet

Alexandre Bourdas vu par lui-même © AB

La réouverture du Gabriel

Alexandre Baumard © GP

C’est l’événement gourmand du moment à Bordeaux : la reprise du Gabriel par les Boüard, présents à l’Angélus, grand cru classé de Saint-Emilion, qui possèdent le Logis de la Cadène, hôtel de charme du coeur de la commune de Saint-Emilion doublé d’une table étoilée, sous la gouverne du jeune Alexandre Baumard.  Au coeur du Bordeaux historique, sur la magnifique place de la Bourse, cet immeuble Grand Siècle signé Jacques-Ange Gabriel a été revu de fond en comble, modernisé avec éclat, embelli du rez de chaussée (abritant un salon de thé et un snack chic) au second étage ( la table gastronomique devrait ouvrir le 24 septembre). Pour l’heure, c’est le bistrot, à la fois élégant, sobre et gourmand, qui ouvre avec éclat, toujours sous la houlette du chef Alexandre Baumard. Cet Angevin discret, passé chez Paul Bocuse à Collonges, Christophe Bacquié au Castellet et Laurent Saudeau au Manoir de la Boulaie à Haute Goulaine, y signe une cuisine sensible de produits de haute tenue, tout en continuant à faire l’aller-retour à Saint-Emilion, où il poursuit sa mission à la Cadène.

Gordon Ramsay quitte la brasserie de Bordeaux

Sébastien Fontès et François Durand © GP

Il reste au Pressoir d’Argent mais quitte la Brasserie de Bordeaux. Gordon Ramsay, qui s’apprête à fêter ses cinq ans de présence à l’Intercontinental Grand Hôtel de Bordeaux, conseille toujours la table deux étoiles du lieu: ce Pressoir d’Argent, dont il signe la carte exécutée en son nom par Romain Lorenzon venu de Plaisance à Saint-Emilion où il secondait Ronan Kervarrec. En revanche, la brasserie le Bordeaux, du même Grand Hôtel, lui échappe désormais. Cette dernière, qui est montée en grade, gastronomiquement s’entend, est désormais passée sous la houlette du jeune François Durand, ancien de l’Envers du Décor à Saint-Emilion, du Sauvage à Dijon et de la Chèvre d’Or à Eze, après le Fouquet’s à Paris, qui concocte, veillé par le chef exécutif Sébastien Fontès, une cuisine de produits dédiés au Sud-Ouest. Exit le fish & chips. Place au foie gras de la ferme de Fonteneau et au maigre de ligne de la Cotinière. On en reparle vite.

Michel Reybier lance la Maison d’Estournel

Entrée de la Maison d’Estourne © GP

C’est l’hôtel surprise du Médoc :  juste à côté de son château Cos d’Estournel, second cru de Saint-Estèphe, Michel Reybier a créé un véritable hôtel dans l’ancienne demeure personnelle du fondateur de Cos d’Estournel, Louis Gaspard d’Estournel, avec ses quatorze chambres raffinées, sa déco très « léchée » signée du designer anglais Alex Michaelis, avec les objets d’art « chinés » par l’antiquaire bordelais Christophe de Mirambet. La cerise sur le gâteau : une table de qualité, à prix modérés, avec des plats simples et bourgeois exécutés par le jeune Emilien Deschamps venu du Pressoir d’Argent. Une manière, très bordelaise, pour le propriétaire de la Réserve de Paris, Genève et Ramatuelle, et du Victoria Jungfrau d’Interlaken, de développer son empire hôtelier en terre médocaine sans faire de bruit.

A Monaco, du Robuchon sans Robuchon

Christophe Cussac et Joël Robuchon © AA

Une page se tourne à l’Hôtel Métropole de Monaco avec le non-renouvellement de l’enseigne Joël Robuchon à sa table gastronomique doublement étoilée. La table s’appelle désormais Le Restaurant du Métropole Monte-Carlo. Il était géré jusqu’ici par un groupe luxembourgeois auquel cet immense cuisinier avait vendu l’exploitation de son nom et de ses établissements, dont une quinzaine d’autres à l’étranger, deux ans avant de décéder brusquement en août 2018. Début septembre, le chef Christophe Cussac, mis en place dès son ouverture en 2004, après avoir été titulaire de deux étoiles à l’Abbaye de Tonnerre en Bourgogne, puis à La Réserve de Beaulieu, va continuer la cuisine d’excellence que son maître avait commencé à lui enseigner au sein de sa brigade il y a plus de quarante ans au Concorde Lafayette à Paris. Des travaux de rénovation sont prévus, mais l’avenir pourrait réserver encore bien des surprises …

Antonio Salvatore double la mise sur le Rocher

Antonio Salvatore © AA

Historique institution monégasque depuis 1946, le Rampoldi va proposer, à partir du premier septembre, une deuxième offre de restauration plus gastronomique : la Table d’Antonio Salvatore. Par les temps qui courent, c’est faire preuve d’optimisme et le chef Salvatore, qui est aux commandes de Rampoldi depuis 2016, en est rempli. Ce trentenaire originaire de la province de Potenza au sud de l’Italie a travaillé dans de fameuses maisons gourmandes du Royaume-Uni et chez El Chaflán en Espagne, auprès du chef Juan Pablo Felipe qui lui a enseigné la maîtrise des cuissons et l’art de mettre en avant les produits régionaux. Passionné de cuisine créative, il concoctera une cuisine d’inspiration méditerranéenne aux influences aussi bien italiennes que françaises avec des produits d’exception, le tout proposé au sous-sol de son actuel établissement.

La saga Oliver continue à Bordeaux

Michel Oliver et le portrait du grand-père Raymond © GP

La famille Oliver règne depuis le siècle dernier sur le monde de la cuisine. On a tous connu ou au moins entendu parler de Raymond, le  patriarche, grand chef à Langon puis au Grand Véfour à Paris, mais surtout pionnier des émissions de cuisine à la télévision avec Catherine Langeais. Vous avez suivi les aventures de son fils Michel, qui a fait du « Bistrot de Paris », signé Slavik, l’une des tables à la mode des années 1980, prouvant, petit écran et livres à succès à l’appui, que « la cuisine est un jeu d’enfant« . Voilà Bruno, fils de Michel, petit-fils de Raymond, qu’on connut au Bistrot de Bordeaux côté Quinconces. Et qui joue la « street food » amusante, rue Fondaudège, à l’enseigne de la Fabrique : « La fabrique, dit-il, c‘est un food truck sans les roues« . Quant à son fils Aleksander, il est actuellement pâtissier à l’Intercontinental de Bordeaux, après avoir officié au même poste chez Yoann Conte.

 

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Publié le 31 août 2020 par

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