Le Château du Grand Lucé

La façade © GP

Lorsque Jacques Pineau de Viennay III, premier fils du baron Jacques Pineau de Viennay II et de Marguerite de Gennes, confident de Louis XV, et responsable de l’administration de tout l’Est de la France, fait ériger en lieu et place du château médiéval familial une demeure de plaisance, il demande à Mathieu de Bayeux, ingénieur ayant conçu le pont Wilson sur la Loire, alors le plus long au monde, de lui concevoir une propriété au goût du jour. Ce sont les prémices du Grand Lucé.

Coin salon d’une suite © GP

Passionné d’architecture, le baron de Viennay exige que son nouveau château en intègre les éléments les plus modernes. Les travaux débutent en 1760. Le domaine compte quatre mille mètres carrés avec ses beaux jardins. L’intérieur impressionne avec ses nobles salons, qui comportent d’originales chinoiseries. A son décès, sa fille, Louise Pineau de Viennay y reçut les philosophes et artistes du siècle des Lumières, tels Diderot, Voltaire ou Rousseau, mais aussi Mozart et Grimm.

Une chambre © GP

Au cours de la Première Guerre mondiale, le château servit d’hôpital et y furent soigné les officiers britanniques. Durant la Seconde Guerre mondiale, le château permit de protéger des toiles du Louvre : celles-ci furent entreposées dans une cachette secrète sous la scène du théâtre,  construit dans les anciennes écuries. Puis, le château du Grand-Lucé appartint au gouvernement français, qui en restaura les jardins, utilisa les bâtiments pour les bureaux de l’office du tourisme local.

La bibliothèque © GP

En 2003, le gouvernement vendit le château au designer d’intérieur américain Timothy Corrigan qui le rénova de façon magistral, puis en fît sa résidence privée, avant de le vendre à un couple d’Américains, un avocat d’affaires new-yorkais et son épouse hôtelière qui allaient le transformer en hôtel. Le voici, réveillé telle la belle au bois dormant il y a moins d’un an, ouvert au public, avec ses dix sept chambres superbes, ses nobles salons, sa bibliothèque, sa table fort soignée (« le Lucé« ), sur laquelle on reviendra, ses beaux salons, ses grands jardins.

Salon d’accueil © GP

La demeure a gardé sa grâce, son chic et sa aristocratique prestance, cachée derrière ses grilles et ses hauts murs, au coeur du calme village du Grand-Lucé, à une demie heure au Sud de Mans, à quelques lieues des rives de la Loire. Voilà, sans nul doute, le trésor le mieux conservé et le plus discret de la Sarthe.

Vue sur les jardins © GP