Le Maquis
« Paris 18e : bienvenue au Maquis ! »
Si vous connaissez l’adresse, je n’ai pas grand chose à vous apprendre. Tout ici est bon, sympa, pas cher. Voici un lieu drôle et pertinent, créé en lieu et place d’un vieux bar, qui a gardé son look de rade années 1950 avec comptoir, derrière sa façade rouge à l’ancienne dans un quartier improbable, quoique devenu fort gourmand ces temps-ci (B.O.U.L.O.M de Julien Duboué est à deux pas !). Aux commandes, deux jeunes chefs, l’un très, l’autre moins (quoique…) Albert Touton et Paul Boudier, qui se sont connus au Châteaubriand d’Inaki Aizpitarte dans le 11e, ont voyagé à Londres et en Italie, et jouent en duo une cuisine du marché éclatante.
Au menu de midi, à prix donné, c’est la ronde des mets bien assaisonnés, relevés comme il faut, d’apparence bourgeoise, quoique malicieux et généreux. Les moules à la sicilienne, en fine nage, relevées de poivrons, les poireaux vinaigrette à la féta (superbe et culotté mariage!), le « kedgeree », sur le mode anglo-indien, mixant riz basmati, œuf, haddock – carrément délicieux et généreux -, plus le foie de veau au vinaigre de framboise, ses oignons rouges avec son écrasée de pommes de terre aux câpres.
Bref, pour 18 € c’est cadeau, d’autant que les jolis desserts participent de la même jolie veine mi-inventive mi-tradi, fort bien venue. Ainsi le gâteau aux poires ou le « yéti » aux litchis avec ses fines tranches de meringue, crème légère, litchis frais. On ajoute des vins nature qui ont du « peps ». Ainsi le joli julienas dit « la soeur cadette » plein de nerf et de fruit ou le faux gaillac dit « 2P » signé Sylvie Papelard et Romain Plageoles. Le service est, certes, peu court, le beaujolais devrait être servi plus frais.
Mais l’ensemble séduit avec évidence. Et le lieu a du succès. Le soir, c’est plus cher, selon un choix de plats à l’ardoise constamment renouvelé. Allez-y sans crainte! C’est bien sûr une des jolies découvertes du moment, côté Nord de Paris…