Mazeh
« Paris 15e : la gentillesse de Mazeh »
Les saveurs de la Perse ancienne, le respect des traditions, l’usage du four à bois, le riz en finesse et le safran en majesté : c’est le propos de cette bonne ambassade de la gourmandise iranienne qui vit sa vie avec discrétion depuis 1984, rassemblant la communauté d’entre Téhéran et Shiraz, émigrée à Paris.
Le cadre avec ses airs de snack chic, quelques souvenirs stylisés dans les luminaires et la décoration murale, mais, hélas aussi, de bêbêtes serviettes en papier, qu’on peine à remplacer ou à jeter, une fois utilisée sur la table, jouent la moyenne gamme. Pourtant les produits sont de qualité, le raffinement est de mise, le pain croustillant maison dit « tatfoun » délicieux.
Les jolies salades font le coup du charme avec ses beignets dans la grande assiette de hors d’oeuvre servis façon mezzés. Les brochettes règnent ici en maîtres (exquises en version agneau haché et macéré aux épices, un peu raplaplas et ramollos version côtelettes d’agneau désossées marinées au jus d’oignon, bien vues en coquelet, rougi au tandoor, avec ses 19 épices à l’indienne).
La carte des vins n’est pas terrible, avec ses vins au verre servis trop cher, – manière d’inciter à ne pas boire de l’alcool? – , son saint-nicolas de bourgueil de coopérative assez banal, son morgon de Foillard vendu à prix prohibitif, sa syrah d’Afrique Sud – alors qu’on sait bien que l’origine de ce dernier cépage est iranienne, mais que les vins de là-bas ne sont pas exportables.
On se rattrape enfin avec de jolis desserts, comme les pâtisseries persanes maisons, les vermicelles glacés au lait et à l’eau de rose, avec son citron à évider (« makhlout »), sa glace griotte, sa panna cotta à la persane. Voilà qui fait voyager en douceur.