Yaya Secrétan
« Paris 19e : la Grèce selon Juan Arbelaez »
Tout lui réussit ! Dans un lieu dont on pensait qu’il était maudit (Alain Mikli y avait ouvert une table carnassière de qualité avec Hugo Desnoyer mais…), Juan Arbelaez, qui fait un tabac partout où il passe, de Levain à Froufrou, de la Planxa à Vida, joue ici, comme à Saint-Ouen, la cuisine grecque, populaire, lumineuse et solaire.
Le lieu, vif, drôle, clair, bruyant, sur deux étages avec sa mezzanine, ses tablées nombreuses, son mobilier en bois, sa belle hauteur de plafond dans une ancienne halle de marché partiellement réhabilitée, propose une cuisine grecque de qualité. Associé aux frères Chantzios, créateurs de la marque d’huile d’olive Kalios, Juan, le colombien conquérant affirme ici son amour des saveurs méditerranéennes et sa science de la mise en scène du beau produit frais, net et sans chichi.
Les hors-d’oeuvre triomphent façon mezzé, avec tarama, fava, tzatziki, exquis, se prolongent à coups de sardines grillées sauce vierge aux herbes grecques, calamars à la plancha, plus tarama aux herbes des montagnes, vinaigre doux ou encore sa salade de lentilles à la grecque et laitue braisée. L’ouzo de Plomari d’Izidore Azvanitis s’impose en liminaire, mais les vins grecs ne manquent pas de ressources, comme le joli rouge xynomavro du Péloponnèse au nord-est de la Grèce, le Naoussa Alta de Apostolos Thymiopoulos.
Et les plats de résistance sont fort sérieux, comme ce cabillaud à la plancha, avec pistaches et pois chiches en purée et salade comme à Sifnos, ou encore agneau kleftiko avec pommes grenailles à l’origan en papillote. Du travail d’artiste livré sans coup férir dans une salle qui peut contenir au bas mot quatre vingt couverts. Le service s’active, fait face au succès avec gentillesse et sourit.
Et les douceurs, Namelaka au chocolat, un crémeux au chocolat Valrhona 70% avec crumble de noisette et huile d’olive Kalios, fleur de sel et coulis de grenade ou encore « yaourtimas », un crémeux de yaourt grec avec ses pistaches caramélisées, sirop au épices et olives de Kalamata, mettent dans le mille sans coup férir. Réservez, surtout en fin de semaine! Il y a du monde…
Vaut le déplacement!
Un bon restaurant sympa et très acceuillant du 19ème
Il n’est pas unique mais les critiques gastronomiques ne fréquentent que très rarement les restaurants de l’est parisien