Le Puits Saint-Jacques
« Pujaudran : les partitions de Bach »
On l’a connu jadis à l’Augeval à Deauville, retrouvé au Belvédère de Porto-Vecchio, croisé en coup de vent au King David de Jérusalem, sans l’oublier à Pujaudran, à l’orée du Gers vers Toulouse, non loin de l’Isle-Jourdain, où il exerce depuis vingt ans, jouant la cuisine de saison et du grand midi, sans oublier ses racines catalanes. Bernard Bach est une vedette modeste. Ce deux étoiles tranquille partage sa gloire non dite avec son neveu William Candelon, passé notamment chez Alain Ducasse à Monaco et en Suisse au Mirador du Mont-Pèlerin au temps du normand Michel Douville.
Son décor d’ancienne toulousaine revue en auberge accorte a été transformée avec chaleur et élégance. Le service est aux aguets, le sommelier, qui connaît son métier, vous sort des flacons de qualité qui ont les racines du grand Midi. L’asperge verte au sabayon brûlé et king crabe, caviar osciètre, le foie gras de canard confit à l’ancienne, avec gelée et légumes, légèrement fumé, plus pain de maïs et graines de courge, le pied de cochon farci de poulpe et braisé avec ses gambas cuites à la plancha, jus de crustacés au piment d’Espelette ou encore le carré d’agneau de lait des Pyrénées, avec le barbajuan de son épaule, sa semoule gros grains et pâte de pignons torréfiés sont autant de pépites à saisir.
Ajoutez-y le jurançon Camin Larreydia, le pacherenc du Vic Bilh du domaine Labranche-Laffont, le rouge Magnus tannat et merlot de Dominique Andiran ou encore le somptueux madiran Arbison du domaine Laougue avant le floc de Gascogne de Laubade qui se marie à merveille avec les coques meringuées de mascarpone, jus de fraises et sorbet estragon et vous comprendrez ce qui vous attend ici. Voici une bien jolie maison qui fait honneur à sa région!