Mort d’un juste, adieu à Amos Oz

Article du 28 décembre 2018

Amos Oz © Gallimard

Amos Klausner alias Amos Oz (Oz : la force en hébreu), on le suit tant et temps d’années, qu’il avait fini pas faire partie de la famille. C’est aujourd’hui comme si l’on perdait un grand frère, un cousin, un oncle, un ami proche. Tous ses livres, que l’on cite de mémoire, « Mon Michaël », « Un juste repos », « la Boîte Noire », « Au village », « Entre Amis », « Une histoire d’amour et de ténèbres », mettent en scène des personnages obsédés par la paix, l’amour, les idéaux impossibles ou trahis, les espoirs enfouis, refoulés, sans cesse renaissants. Un homme, un « mensch » dirait-on en yiddish, c’était cela Amos Oz, merveilleux raconteur d’histoires, s’inspirant souvent de la sienne propre, comme cette « Panthère dans la cave » qui évoque ses jeunes années dans une Jérusalem éprouvée par la guerre, aux débuts de l’indépendance de son pays, à la fois militant de la paix, cofondateur de « Shalom Arshav » – la paix maintenant -, qui s’adressait aux totalitaires et aux extrémistes de tout poil dans son dernier livre chers fanatiques, qui savait manier la tendresse comme l’ironie avec une formidable humanité. D’ailleurs, « humanité », « humanisme », « homme » sont les mots simples qui reviennent lorsqu’on évoque ce formidable solitaire des lettres israéliennes, si solidaires, avec ses airs de cow-boy désabusé, ses yeux bleus, son beau visage aux traits burinés à la Robert Redford, faisait, depuis des années, un parfait prix Nobel de littérature. Ce Nobel, bien sûr, il ne l’a jamais obtenu. Décernons le lui aujourd’hui.

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Publié le 28 décembre 2018 par
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