Au Boeuf Rouge
« Andlau : éternel Boeuf Rouge ! »
Cette belle maison d’Alsace, avec ses trois salles diverses (vaste et gastro, cosy et winstub, plus celle de l’étage pour les groupes) joue de la tradition comme d’un bel art. Pierre Kieffer, passé jadis chez Bareiss à Mitteltal, au Crocodile à Strasbourg au temps d’Emile Jung, au Erprinz à Ettlingen, sans omettre des stages de pâtisserie chez Lenôtre, tient depuis plus de vingt ans ce beau relais de poste à l’ancienne sur la place splendide d’un village vigneron historique, qui fut célèbre jadis au temps de la grand-mère Anna et du papa André.
Le foie de gras de canard en médaillon pile comme on l’aime, rosé et nature, le malicieux kougelhopf salé aux escargots et choucroute, le saumon mariné aux herbes, sans omettre le mini velouté parmentier au sanglier en amuse-gueule séduisent d’emblée. Il y a encore les vins des vignerons voisins (gewurztraminer de Wolheber, pinot blanc Kritt de Marc Kreidenweiss, dont on propose l’excellent rouge des Costières de Nîmes, riesling et pinot noir de Rémy Gress) qui concourent au charme du lieu.
Et le service plein d’entrain, mené par dame Christiane et de jeunes assistantes précises et enthousiastes. Plus les plats de résistance sérieux comme le gratin de homard aux shitakés avec sa fine sauce crémée et le joli sandre à la choucroute. Un bémol pour la fameuse quenelle de brochet Anna Kieffer, dédiée à la grand-mère, qui en fit jadis la gloire que on l’a vu, cette fois, sèche et collante – mais c’était sans doute un accident.
On clôt les agapes sur une splendide mousse glacée au kirsch ou un joli bettelmann aux pommes et aux cerises. En se disant qu’on reviendra bien vite au Boeuf Rouge !
Repas simple mais bon. Personnel très sympa. Gros bémol : toilettes pas du tout accessibles pour quelqu’un en fauteuil roulant ( labyrinthe de couloirs étroits, porte des toilettes et toilettes trop petits, pas de barre d’appui…) Nous avons dû quitter le restau précipitamment. Dommage !