Le Jardin du Moulin
« Gundershoffen : délicieux jardins »
Un lieu secret, une table à part, au rez de chaussée du bel hôtel des Paul, une salle à manger élégante prolongée d’une terrasse délicieuse et ombragée, un jardin champêtre, des tables bien mises, et puis la cuisine savante et moderne d’Arnaud Zinck, qui a travaillé chez Antoine Westermann au Burehiesel, chez François Paul au Cygne et chez Joël Robuchon à Paris, avec le service au petit point de Corinne, qui oeuvra jadis chez les Orth à l’Ecrevisse de Brumath, avant le Cygne des Paul. Les deux font la paire, charme et efficacité mêlés.
Ils jouent là, à deux, la modestie heureuse. La maison, qui n’a pas (encore) d’étoile, assure des services archi-complets à guichets fermés avec des réservations deux semaines à l’avance. Il faut dire que le lieu, dans son environnement bucolique, est paradisiaque et que les menus frisent la perfection, évitant toute mauvaise surprise au moment de la note. On se régale de finger de foie gras d’oie, gelée de mirabelle et noix concassée, salade César revisitée, sans omettre un plaisant amuse bouche mariant gaspacho de courgettes, émulsion de tomate et cromesquis de bœuf avec tartare de concombre.
Il y a encore le sorbet ananas, basilic et huile d’olive zen guise de trou digestif, le turbot avec sa compotée de tomates et à la coriandre et à l’huile d’olive, gnocchi aux olives noires, la pintade farcie aux gambas, avec piquillos et jus corsé plus une formidable purée de pommes de terre en cocotte, hommage au maître disparu Joël Robuchon. Là dessus les vins au verre valsent avec allant, comme le crémant rosé des Bott frères, le muscat de Josmeyer à Wintzenheim, le gewurztraminer vt, royal en 2014 toujours des Bott à Ribeauvillé et le saint joseph dit joliment « certitude » de François Villard, si joliment syrah, donc violette, en côtes du Rhône Nord.
En issue, le « chocolat de Léa », avec son chocolat Valrhona crémeux, son sorbet cacao, ses éclats d’amandes torréfiées, ses brisures moelleuses chocolat café ou encore les mirabelles fondantes de l’Alsace Bossue, avec ses beignets vapeur caramélisés (les fameux dampfnudle), plus glace mirabelle/bergamote ont de la patte et du caractère. Réservez, le lieu est couru ! On comprend vite pourquoi…