Issé Izakaya
« Issé version Izakaya (Paris 1er): l’instant zen »
Le lendemain d’un séisme de forte magnitude dans le nord du Japon est-ce le bon jour pour venir goûter sereinement la cuisine d’Issé ou plutôt de venir tester la neuve version de ce bistrot à saké (Izakaya) qui offre des dînettes chics et bonnes le midi, plus élaborées et toujours savoureuses le soir? Toshiro Kuroda, qui règne sur sa petite agence de presse, sur le grand voisin Bizan et son « Issé Workshop« , dédié au bon produit nippon, a établi là sa bonne pioche, sympa, relaxe, pas chère.
L’accueil est serein – même ce jour là, même si le chef en titre est parti rejoindre sa famille au japon -, le cadre sur deux étage, avec ses graffes, tags, façon dazibao (même si ce terme est chinois), a le côté gai, tendance, rigolo et zen. Bref, on est là au calme et sans tapage pour une parfaite dînette du samedi midi.
Au programme: les « domburi », ces grands bols de riz recouverts de viandes ou poissons qu’on goûte à la régalade pour se sustenter rapidement. Mais l’ardoise, avec soupe aux ravioles de porc extra-fines ou le joli gratin de crabe, les idées du soir, comme les sashimi de saumon, thon, carrelet ou le tartare de gambas et tourteau – plus un sashimi de gambas font merveille.
Les simples et si frais domburi de saumon cru et d’avocat, celui d’anguille grillée sucrée/salée, de porc en aigre-doux sont bêtes comme choux, savoureux tout pleins, avec ce riz qui semble se détacher grain à grain. Salade César ou daïkon, « tapas »(croquettes de pommes de terre, blanc de poulet pané, tofu frit), boulette de riz au sel Macha renouvellent le genre ou/et complètent la gamme. Comme les glaces rafraichissante au thé vert ou sésame noir.
Le « plus » de la demeure: c’est évidemment le choix de sakés, les jolis « vins de riz », grand dada du sage Toshiro, avec sa cinquantaine de variétés, servies chaudes ou froides, ou encore très frais, plus ses « shochu », eaux de vie distillées, issues de patate douce, blé ou sarrazin. Vous étonnerai-je si je vous dis que je me suis fait plaisir ici avec un simple thé vert Genmacha au goût de riz grillé, marquant la pause douce dans le moment fuyant d’une journée tendre en fin de semaine? Belle ponctuation d’un moment zen.