Josy-Jo
« Cagnes-sur-Mer : Cyril, Titiane, Josy et Jo »
Nouvelle donne pour cette institution gourmande des Hauts de Cagnes. Revisitons Josy-Jo avec notre correspondant de la Côte d’Azur, Alain Angenost…
Cyril Mendjinsky a repris en janvier dernier avec sa fille Titiane, Josy-Jo, table fameuse des hauts de Cagnes, qui fut jadis étoilée, tenue durant près d’un demi-siècle par Jo et Josy Bandecchi – cette dernière ancienne première adjointe au maire, femme de tête et personnalité affirmée. Cyril connaît bien l’endroit, car, dans les années quatre-vingt-dix, il y avait été second de cuisine avant de mener deux carrières de concert, cuisinier/restaurateur et sculpteur reconnu.
Avec une lignée de peintres confirmés dont un grand-père, Maurice, ami de Modigliani et de Soutine, et un père, Serge, grâce auquel il a pu côtoyer dès son plus jeune âge les célébrités de l’École de Nice, l’art ne pouvait que lui couler dans les veines. La même passion le prit quant à l’adolescence il entame une formation de cuisinier.
Après être passé auprès de Jacques Maximin au Négresco, celui-ci l’enverra rejoindre la brigade de Jo Rostang à Antibes. Il naviguera ensuite entre créations de restaurants dont la Corbeille à Saint-Paul et réalisation de sculptures métalliques petites et grandes dont ses fameux cœurs rouges imaginés à partir de boulons. Ces six dernières années, il s’était consacré uniquement celles-ci.
Le bail de son atelier ne lui ayant pas été renouvelé, l’occasion de reprendre Josy-Jo s’est présentée grâce aux bons conseils de Jacques Maximin. Il a alors embarqué sa fille, rayonnante au service, dans l’aventure. On ne change pas une formule qui gagne, faite de produits de qualité et de première fraîcheur, présentés avec une rayonnante simplicité.
On retrouve avec plaisir, courgettes farcies aux épinards, beignets de fleur de courgettes, petits farcis, harengs pommes à l’huile, pistes poêlés, huile d’olive et basilic, tagliatelle à la truffe (les dernières mélanosporum du Var) et surtout, des succulentes viandes grillées au feu de bois, coupées à la commande et cuites à la vue de la clientèle.
Il faut savoir que Cyril achète sa viande, un demi-bœuf, sans l’avant ni l’arrière, que l’on appelle un déhanché, aux abattoirs et uniquement du Limousin, Salers, Charolais, Aubrac. On se régale aussi d’unr belle assiette d’abats, avec veau, foie, rognons et ris,de cochon noir français, canard de Vendée, coquelet jaune des Landes et même de poissons et crustacés de première fraîcheur.
L’atmosphère est douce dans cette salle ou des œuvres de Cyril trônent ici et là, voisinant celles du grand-père et du père. C’est le moment de s’arrêter de penser en dégustant la poire au vin de papa vantée par Titiane. Peut-être verra-t-on apparaître Josy, bon pied bon œil, qui passe tous les deux jours faire son petit coucou ?